Quand l’heure de la prothèse sonne-t-elle ?
Cette demande introduit une composante subjective forte. Il est donc nécessaire d’inclure des éléments objectifs afin d’évaluer l’importance de la douleur, de la gêne et de la mobilité ainsi que leur retentissement global sur la qualité de vie.
Cette notion de qualité de vie est très personnelle et prend en compte de nombreux aspects : les activités professionnelles, la vie relationnelle, la vie intime, les activités quotidiennes, les activités physiques et de loisir, le retentissement psychologique et socio-culturel.
Il est également important d’apprécier le degré d’usure de l’articulation en mesurant notamment la hauteur résiduelle de cartilage (pincement articulaire) sur les radiographies. Il faut aussi prendre en compte le mode d’évolution (poussées douloureuses), l’efficacité des traitements et leur toxicité potentielle au long cours.
Il est enfin fondamental de prendre en compte :
- l’âge
- la profession exercée
- l’état psychologique
- les besoins
- les attentes
- les désirs
- les demandes fonctionnelles et esthétiques de la personne concernée.
Les antécédents, les maladies et traitements associés, les possibilités opératoires (risques inhérents à l’intervention), l’aide de l’entourage et le système de soins (grande variabilité entre les pays) sont aussi à prendre en compte.
Il ne faut intervenir ni trop tôt, car la prothèse n’est pas éternelle, ni trop tard, car des dégâts osseux, ligamentaires et/ou musculaires importants compromettent le résultat fonctionnel de la prothèse.
Notre avis : L’indication opératoire ne repose jamais sur un seul critère (en particulier sur la seule image radiographique), car il n’y a pas forcément de concordance entre les douleurs et l’usure articulaire. Il ne faut pas vous laisser impressionner par des « images ».
Il est nécessaire de vous faire suivre régulièrement par votre médecin afin de poser l’indication opératoire au bon moment.
L’heure de la prothèse est venue, qui prend la décision de l’intervention ?
Comme nous l’avons vu dans la question précédente, de nombreux facteurs interviennent dans la justification de l’opération, mais finalement la décision opératoire vous revient. Le rôle de l’équipe médicale est de vous aider, en vous informant des bénéfices et des risques de l’intervention et en répondant à vos questions, à prendre votre décision.
Notre avis : La décision opératoire vous revient : il est donc nécessaire de vous faire suivre régulièrement par votre médecin pour vous décider au bon moment si l’intervention est envisagée et de bien comprendre les enjeux de l’intervention. C’est la condition essentielle pour pouvoir prendre une décision vraiment éclairée.
Est-il obligatoire de mettre une prothèse lorsque l’articulation est douloureuse et usée ?
La mise en place d’une prothèse est envisageable, mais n’est jamais obligatoire. Il s’agit d’une intervention à visée purement fonctionnelle, d’une chirurgie de « confort ». il est donc indispensable d’évaluer le bénéfice et le risque opératoire pour chaque cas. Si vous ne vous sentez pas encore prêt(e), réfléchissez et faites-vous surveiller régulièrement par votre médecin et votre chirurgien.
En attendant, modifiez votre hygiène de vie en réduisant les activités douloureuses, prenez vos médicaments, aménagez votre habitat. Les risques, si vous ne vous faites pas opérer, sont les suivants : aggravation de vos douleurs, diminution de la souplesse de votre articulation, aggravation de votre handicap, moins bonne qualité de vie.
Même si votre médecin et votre chirurgien pensent que votre état de santé serait grandement amélioré par la chirurgie, que votre entourage vous pousse à l’intervention, la décision opératoire finale vous revient.
Notre avis : La mise en place d’une prothèse n’est jamais obligatoire, il s’agit d’une chirurgie de « confort ». Dans certains cas, lorsque le risque opératoire est supérieur au bénéfice de l’intervention, il est préférable de ne pas se faire opérer.