Pourquoi faut-il voir l’anesthésiste avant d’être opéré(e) : consultation pré-anesthésique ?
La consultation pré-anesthésique réalisée avant l’opération par un médecin anesthésisteréanimateur constitue une obligation (décret n° 94-1 050 du 5 décembre 1994 relatif aux conditions techniques de fonctionnement des établissements de santé en ce qui concerne la pratique de l’anesthésie et modifiant le code de santé publique).
Cette consultation, avec le médecin anesthésisteréanimateur, a lieu plusieurs jours avant l’intervention (suffisamment à distance de l’intervention).
Elle a trois objectifs :
- vous préparer à l’acte opératoire, en prescrivant (ou en arrêtant parfois) les traitements qui permettent d’aborder cette intervention dans les meilleures conditions possibles et en vous demandant de faire le bilan de santé nécessaire
- vous informer des différentes techniques d’anesthésie, des possibilités de prise en charge de la douleur et de la nécessité d’être ou non transfusé(e), c’est-à-dire d’avoir besoin de sang, afin que vous puissiez donner en toute connaissance de cause votre consentement à l’intervention
- vous permettre d’évaluer, en fin de consultation, avec le médecin anesthésiste le bénéfice de l’intervention en fonction du risque lié à votre état de santé et des contraintes de l’acte opératoire.
Notre avis : Au cours de cette consultation, vous êtes invité(e) à poser toutes les questions que vous jugez utiles à votre information concernant l’anesthésie.
Qu’est-ce que la visite pré-anesthésique ?
La visite pré-anesthésique est également recommandée : le médecin anesthésiste vient vous rendre visite dans les heures qui précèdent le moment prévu pour l’intervention, en général la veille de l’intervention.
Le but de cette visite est de permettre de régler les derniers problèmes, juste avant l’intervention.
Dans certains cas, le médecin anesthésisteréanimateur que vous verrez, n’est pas celui que vous avez rencontré en consultation préanesthésique.
Ne soyez pas inquiet, le médecin anesthésiste que vous avez vu en consultation a pris la précaution de transmettre et d’expliquer tout votre dossier au confrère qui vous prend en charge.
Ce dernier va vous interroger, vérifier qu’aucun événement nouveau n’est survenu depuis la consultation et va prendre connaissance des résultats des examens prescrits lors de la consultation.
Enfin, il va définir avec vous la stratégie définitive de soins et de surveillance pendant et après l’intervention en vous informant du déroulement de la procédure.
Notre avis : Le choix final de l’anesthésie relève de la décision et de la responsabilité du médecin anesthésiste-réanimateur qui pratique l’anesthésie.
La visite pré-anesthésique (quelques heures avant l’intervention) permet au médecin anesthésiste de définir avec vous la stratégie définitive des soins et de la surveillance pendant et après l’intervention.
Quelle anesthésie choisir ?
L’anesthésie est un ensemble de techniques qui permet la réalisation d’un acte chirurgical en supprimant ou en atténuant la douleur.
Il existe 2 types d’anesthésie :
l’anesthésie générale et l’anesthésie loco-régionale. Le type d’anesthésie est fonction du siège de la prothèse, de la durée de l’intervention, de la position sur la table d’opération et de vos problèmes respiratoires ou cardiaques. Pour la mise en place d’une prothèse de hanche, l’anesthésie générale est souvent pratiquée.
L’anesthésie générale : cette anesthésie consiste à induire puis entretenir un sommeil artificiel grâce des hypnotiques, à supprimer totalement la douleur par injection intraveineuse de dérivés de la morphine et à relâcher totalement les muscles par des curares.
Les produits utilisés aujourd’hui sont très performants. Vous serez totalement inconscient, ce type d’anesthésie nécessite une intubation (introduction d’un tube creux dans la trachée pour permettre la respiration artificielle : vous respirez des mélanges gazeux enrichis en oxygène et vous êtes assisté par un ventilateur artificiel).
L’anesthésie loco-régionale n’endort que la partie du corps sur laquelle se déroulera l’opération.
Son principe est de bloquer les nerfs de cette région en injectant à leur proximité un produit anesthésique local. Elle permet de rester conscient (on peut même, dans certains cas écouter de la musique
avec un baladeur). Elle est déconseillée aux personnes qui craignent de rester éveillé(e) pendant l’intervention.
Une anesthésie générale peut être associée ou devenir nécessaire en cas d’insuffisance de l’anesthésie loco-régionale. Le produit anesthésique peut être injecté au contact de la moelle :
- l’anesthésie péridurale (épidurale) consiste à injecter un anesthésique local dans l’espace péridural au contact des racines nerveuses.
- la rachi-anesthésie (anesthésie spinale) est une technique proche, plus profonde qui consiste à injecter directement le produit dans le liquide céphalo-rachidien, au contact de la moelle et des racines nerveuses.
On peut également injecter le produit à proximité des nerfs : les blocs périphériques. Ces techniques d’anesthésie tronculaire ou plexique (anesthésie des nerfs de la région) bloquent la sensibilité du tronc du nerf ou du plexus nerveux et permettent une prise en charge efficace et prolongée de la douleur.
Elles sont volontiers utilisées isolément pour la chirurgie du membre supérieur (prothèses des doigts). Ces techniques sont souvent proposées en association avec une anesthésie générale, afin de diminuer les douleurs post-opératoires (prothèses du genou ou de la cheville par exemple).
Notre avis : Faites confiance à votre médecin anesthésiste.
Oubliez vos « à priori ». Votre choix de l’anesthésie se fera en fonction des propositions du médecin anesthésiste qui connaît bien le type d’intervention, les avantages et les inconvénients de chaque technique.
Quels sont les principaux inconvénients et éventuels risques de l’anesthésie ?
Tout acte médical, même conduit avec compétence et dans le respect des données acquises de la science, comporte un risque.
Actuellement, le risque est le même pour une anesthésie générale ou une anesthésie loco-régionale (anesthésie médullaire par péridurale et rachi-anesthésie).
Les risques mortels propres de l’anesthésie (allergie, toxicité des produits, intubation difficile, etc.) sont actuellement très faibles (1/10000). Les risques liés à l’acte opératoire chez des personnes âgées ou souffrant de troubles cardio-respiratoires sont beaucoup plus importants. Voici les principaux risques (cette liste n’est pas exhaustive) :
Inconvénients et risques de l’anesthésie générale
Les nausées et les vomissements au réveil sont devenus moins fréquents avec les nouvelles techniques et les nouveaux médicaments. Les accidents liés au passage de vomissements dans lespoumons sont très rares si les consignes de jeûne sont respectées. Il faut signaler au médecin lors de la consultation pré-opératoire, si vous êtes sujet aux nausées, car il est actuellement possible de prévenir cet inconvénient.
L’introduction d’un tube dans la trachée ou dans la gorge pour assurer la respiration pendant l’anesthésie peut provoquer desmaux de gorge ou un enrouement passagers.
Des traumatismes dentaires sont possibles. C’est la raison pour laquelle nous vous invitons à signaler tout appareil ou toute fragilité dentaire particulière.
Une rougeur de la veine dans laquelle les produits ont été injectés peut s’observer. Elle disparaît en quelques jours.
La position prolongée sur la table d’opération peut entraîner des compressions, notamment de certains nerfs, ce qui peut provoquer un engourdissement ou exceptionnellement la paralysie d’un bras ou d’une jambe. Dans la majorité des cas, les choses rentrent dans l’ordre en quelques jours ou quelques semaines.
Des troubles passagers de la mémoire peuvent survenir dans les heures suivant l’anesthésie. Des complications imprévisibles comportant un risque vital comme une allergie grave, un arrêt cardiaque, une asphyxie sont extrêmement rares. Pour donner un ordre de grandeur, une complication sérieuse ne survient que sur des centaines de milliers d’anesthésies.
Inconvénients et risques de l’anesthésie locorégionale
Dans certains cas, une répétition de la ponction peut être nécessaire en cas de difficultés, d’anesthésie insuffisante ou incomplète. Des maux de têtes peuvent survenir. Ils disparaissent le plus souvent avec le repos, des boissons abondantes, mais peuvent nécessiter dans certains cas un traitement local spécifique.
Une difficulté transitoire pour uriner peut nécessiter la mise en place d’un sondage évacuateur de la vessie. Des douleurs au point de ponction dans le dos peuvent survenir. Des nausées, des démangeaisons passagères, des vertiges peuvent survenir lors de l’utilisation de la morphine ou de ses dérivés.
Très rarement une diminution transitoire visuelle ou auditive peut s’observer. Une baisse transitoire de la pression artérielle peut survenir.
En fonction des médicaments associés, des troubles passagers de la mémoire ou une baisse des facultés de concentration peuvent survenir dans les heures suivant l’anesthésie. Des complications plus graves comme des convulsions, un arrêt cardiaque, une paralysie permanente ou une perte plus ou moins étendue des sensations sont extrêmement rares.
Quelques cas ont été décrits alors que des centaines de milliers d’anesthésies de ce type sont réalisées chaque année.
Notre avis : Les conditions actuelles de l’anesthésie permettent de dépister et de traiter rapidement les anomalies éventuelles : le nombre de décès lié à l’anesthésie baisse continuellement depuis 40 ans. Il est estimé à 1 décès pour 100000 anesthésies.
Actuellement en France, on compte 190 décès tous les week-ends par accident de voiture, le risque en prenant votre voiture est bien supérieur au risque opératoire.