Combien de temps dure l’hospitalisation ?

La durée moyenne de l’hospitalisation est de 7 jours : bien moins pour une prothèse de doigt, parfois plus si vous êtes très âgé(e), si vous vivez seul(e), en cas de complication ou si vous êtes fatigué(e).

Mais chaque cas est particulier et dépend de vous (votre âge, votre état de santé, vos maladies associées, etc.), du type d’intervention (la mise en place d’une prothèse de doigt nécessite le plus souvent une hospitalisation bien moins longue qu’une prothèse de hanche), du déroulement de l’intervention et de ses suites (douleurs, autonomie, complications éventuelles, etc.), de votre entourage, de votre mode de vie et de votre habitat, de la nécessité ou non de partir dans un centre spécialisé pour vous rééduquer.

Notre avis : 

Chaque cas est particulier, aussi, nous vous conseillons d’en parler très précocement à votre chirurgien pour planifier précisément votre jour d’entrée et prévoir votre jour de sortie.

Mais il sera nécessaire ensuite de vous fier à l’équipe qui vous suit, votre sortie pouvant être plus précoce ou plus tardive que prévu.

Quelles sont les principales étapes de l’hospitalisation ?

Avant l’intervention :

L’entrée à l’hôpital se fait, en général, la veille de l’intervention (parfois le matin même). Dès votre arrivée, vous serez pris en charge par l’équipe paramédicale qui vous préparera (nettoyage, épilation » avec une tondeuse de la zone opérée, douche), fera les prises de sang et parfois des radiographies supplémentaires.


La plupart du temps, vous serez examiné(e) et interrogé(e) une dernière fois par le chirurgien qui va vous opérer.

Dans certains services hospitaliers, il vous sera demandé de participer à une réunion ou  » staff «  (ce « staff » réunit l’équipe médicochirurgicale, pour vérifier que l’ensemble de votre dossier est en ordre. Il est nécessaire de vous y rendre en pyjama et sous-vêtements pour être examiné(e) une dernière fois).

Enfin l’anesthésiste viendra vous voir pour les prescriptions de la nuit et du lendemain.

Le soir de l’intervention, prenez le somnifère prescrit par l’anesthésiste.

Vous devez rester à jeun (ne rien boire ni manger) durant les six heures qui précèdent l’heure prévue de l’anesthésie : c’est la règle du rien après minuit ».

Vous pouvez prendre vos médicaments habituels au moment prescrit, à la condition de ne prendre qu’une seule gorgée d’eau. Vous ne devez pas consommer d’alcool ni fumer pendant les douze heures précédant l’anesthésie.

N’utilisez ni rouge à lèvres, ni vernis à ongles, de  façon à ne pas gêner la surveillance de la coloration » de votre peau durant l’anesthésie. Évitez les verres de contact. Ne gardez ni bijou, ni objet de valeur.

Vous recevrez dans certains cas une injection sous la peau d’un anticoagulant (Héparine de Bas Poids Moléculaire : HBPM) pour fluidifier le sang et lutter contre le risque de phlébite.

Le matin de l’intervention, vous serez préparé(e) (douche, shampoing, bain de bouche), on vous demandera d’enlever lentilles et appareils dentaires mobiles, puis une prémédication » (prescription médicale d’un « tranquillisant » pour vous décontracter) vous sera administrée.

Un brancardier viendra vous chercher (vous n’aurez pour tout vêtement qu’une chemise ») et vous conduira dans la salle d’ « induction » où l’on vous préparera à l’anesthésie.

Tous les membres de l’équipe du bloc opératoire portent un bonnet, un masque, une chemise-pantalon de bloc opératoire et sont donc difficilement reconnaissables, ne vous inquiétez pas, les médecins qui vous prennent en charge sont présents.

Toutes ces précautions sont mises en place pour lutter contre les infections microbiennes. Enfin, vous aurez peut-être froid (salle opératoire équipée d’un flux laminaire, c’est à dire d’air pulsé pour repousser les germes).

Ensuite, pendant l’anesthésie vous serez opéré(e) et la prothèse sera implantée. En fin d’intervention, vous n’aurez, en général, pas de plâtre mais un pansement.

Après l’intervention :

Après l’intervention, vous allez être surveillé(e) plusieurs heures en salle de réveil (salle de surveillance post-interventionnelle).

Vous serez réchauffé(e), parfois transfusé(e), on vous administrera des antibiotiques, des médicaments puissants antidouleur (à base de morphine), parfois des anti-inflammatoires, ou d’autres traitements nécessaires à votre cas. Vous serez reconduit(e) dans votre chambre dès que l’anesthésiste estimera que votre état de santé le permet.

Les 48 premières heures sont souvent inconfortables, surtout pour la chirurgie de la hanche, du genou et de la cheville : vous êtes alité(e), fatigué(e), vous ne pourrez pas aller aux toilettes et vous serez obligé(e) d’utiliser un bassin si vous avez été opéré(e) de la hanche ou du genou.

Vous aurez des perfusions (goutte à goutte), des drains de Redon (petits tuyaux sortant par la cicatrice cutanée qui aspirent le sang et l’évacuent dans un flacon pour éviter la constitution d’un hématome).

Dans certains cas, vous aurez des petits désagréments : de la fièvre, des troubles du sommeil, un manque d’appétit, ou un dégoût de la nourriture, une constipation favorisée par l’alitement et la dépendance pour aller à la selle sur un bassin », parfois une gêne pour uriner, une voix enrouée ou la gorge sensible ceci est lié à l’intubation, un passage à vide, une appréhension ou un mauvais moral » comme un étudiant qui a passé un examen et qui est « vidé »…

Tous ces désagréments sont habituels et le plus souvent passagers. parlez-en au médecin qui vous suit, ne prenez rien de vous-même, si ces désagréments persistent, il vous prescrira des médicaments adaptés.

Puis, vous commencerez la rééducation. Le kinésithérapeute vous montrera les mauvaises positions et les gestes à éviter pour ne pas luxer la prothèse.

Si vous êtes opéré(e) de la hanche, du genou ou de la cheville, vous pourrez vous asseoir au bord du lit et si cela est possible, le kinésithérapeute vous installera au fauteuil. Pour les doigts, le coude ou l’épaule, le lever est très précoce. Vous serez guidé(e) pour commencer la rééducation en bougeant d’abord les parties du corps valides puis le membre opéré.

Vous commencerez par un travail manuel passif avec l’aide du kinésithérapeute et parfois avec un appareillage adapté (en particulier pour les genoux et les doigts) puis vous débuterez un travail actif aidé par le kinésithérapeute en respectant strictement les consignes du chirurgien.

Pour les hanches, les chevilles et les genoux, vous commencerez l’apprentissage du béquillage pour marcher aux alentours du 3e jour. Petit à petit, vous progresserez en faisant régulièrement les exercices appris (cf. annexes).

Au cours de votre hospitalisation, des examens médicaux seront effectués (prises de sang, radiographies), pour vérifier que tout va bien, le pansement sera changé. L’articulation opérée pourra rester un peu gonflée et douloureuse (les médicaments antidouleur et le glaçage » soulagent efficacement).

La sortie a lieu aux alentours du 7e jour (parfois un peu plus tôt ou un peu plus tard selon les cas particuliers).

Notre avis : Toutes ces informations sont données à titre indicatif, elles peuvent varier selon l’intervention et les habitudes des équipes.

Combien de temps dure l’intervention ?

La réponse la plus logique est : Le temps qu’il faut pour bien faire. Le temps de l’intervention dépend de nombreux facteurs.

Ainsi, par exemple, la mise en place d’une prothèse totale de la hanche de première intention chez une personne n’ayant pas de grande déformation nécessite environ 4 à 5 heures : 1 heure et demie pour l’acte chirurgical lui-même. il faut rajouter le temps nécessaire pour effectuer l’anesthésie, l’installation sur la table opératoire, la désinfection cutanée, le réveil (en salle de surveillance postinterventionnelle).

Vous serez donc absent de votre chambre au moins 4 à 5 heures. Cette intervention peut être beaucoup plus longue quand il y a déjà eu une intervention sur la hanche, en cas d’obésité et bien sûr en cas de changement de prothèse.

Les méthodes d’anesthésie modernes sont adaptées à des durées d’intervention parfois très longues.

Notre avis : Le temps qu’il faut pour bien faire. Il est, en effet, difficile de répondre précisément à cette question, tout dépend, du type d’intervention, de votre état de santé et des difficultés rencontrées pendant l’intervention. Nous vous conseillons de demander à votre chirurgien, le temps moyen qu’il envisage dans votre cas.

Qui organise la sortie de l’établissement chirurgical ?

Votre sortie est organisée avec votre chirurgien.
L’organisation pratique de la sortie est prise en charge par l’équipe paramédicale (la secrétaire et l’infirmière) qui envisagera le mode de transport adéquat (taxi, ambulance, voiture particulière, véhicule sanitaire léger).

La sortie s’effectue avec les proches ou les ambulanciers.

Vous aurez une ordonnance pour la conduite à tenir ultérieure : soins locaux, pansements, ablation des fils, traitement anticoagulant, médicaments pour soulager la douleur, demande d’une infirmière à domicile, etc.) et un courrier pour votre médecin, un bulletin de sortie pour la Caisse d’Assurance Maladie, et un arrêt de travail.

Votre médecin traitant recevra une lettre et/ou un compte rendu de votre hospitalisation.

Notre avis : Tout sera organisé en collaboration avec votre chirurgien et vos proches.

Vous effectuerez (vous-même ou vos proches) les dernières démarches administratives (sortie aux admissions, règlement du téléphone, de l’accès à la télévision, etc.) avant de quitter l’hôpital. Les bulletins de sortie doivent être adressés à la Sécurité sociale et à la mutuelle ainsi qu’à l’employeur.

Pensez à garder une photocopie (utile en cas de perte ou de litige).