Faut-il se faire transfuser ?

Le sang est le transporteur d’oxygène indispensable et la tolérance de l’anémie (baisse de l’hémoglobine) est différente d’un sujet à un autre. La nécessité de la transfusion est différente en fonction du type de chirurgie, de son déroulement et de vos réserves.

La consultation d’anesthésie permet d’optimiser ces réserves en réalisant une véritable stratégie transfusionnelle.

En effet, la transfusion se fait actuellement selon des recommandations et des règles très strictes pour éviter les risques d’infections bactériennes ou virales. C’est en consultation d’anesthésie que les modalités de la transfusion sont fixées, en fonction de votre état de santé et de l’intervention prévue.

Dans certains cas reprise de prothèse de la hanche ou du genou), il sera nécessaire d’envisager une transfusion, car ce type d’intervention entraîne une perte de sang plus ou moins importante.

Comme il s’agit d’une intervention programmée, il est possible d’envisager,en cas de saignement majeur, une autotransfusion (transfusion autologue programmée), c’est-à-dire la possibilité de vous faire transfuser avec votre propre sang qui aura été prélevé avant l’opération.

Cependant, actuellement un traitement par érythropoïétine est volontiers prescrit afin de favoriser la fabrication des globules rouges avant l’intervention et éviter ainsi les transfusions (autologues et homologues).

En cas de perte de sang importante, vous pourrez recevoir du sang de donneurs de la banque du sang (transfusion homologue).

Ce sang provient d’un système d’approvisionnement régulier fondé sur le don volontaire, anonyme et gratuit. Il est de moins en moins susceptible de véhiculer une hépatite ou le sida, car les règles de prélèvement sont actuellement draconiennes.

Ce sang est très surveillé et vérifié, mais le risque zéro n’existe pas.

Les précautions prises actuellement permettent de rendre exceptionnels les accidents liés à la transmission des maladies infectieuses telles que les hépatites ou le sida (risque virologique), les accidents liés à une contamination bactérienne mais on ne peut pas exclure des risques inconnus.

Il ne faut pas refuser une transfusion justifiée, cela pourrait vous exposer à un risque de complications cardiaques graves bien supérieur au risque encouru par la transfusion.

Si vous n’avez pas besoin d’une transfusion et si vous le pouvez, devenez donneur de sang régulier et volontaire.

Actuellement, les donneurs de sang sont de plus en plus rares alors que chaque jour des millions de personnes ont besoin de transfusions sanguines.

Notre avis : Le risque transfusionnel est 10 000 fois inférieur au risque d’accident de la route. La recherche d’une sécurité transfusionnelle maximale lors d’une intervention chirurgicale programmée nécessite la mise en oeuvre d’une véritable stratégie transfusionnelle.

Le médecin anesthésiste connaît bien les avantages et les inconvénients de la transfusion et vous proposera la technique la plus approprié à votre cas et à votre état général.

Qu’est-ce que la transfusion autologue programmée (autotransfusion) ?

La transfusion autologue programmée (autotransfusion) est la transfusion de produits sanguins d’une personne à elle-même.

L’autotransfusion peut se faire avant l’opération : on vous prélève votre sang plusieurs semaines avant l’intervention afin de vous le transfuser le jour de l’opération. Le prélèvement peut se faire en 3 ou 4 fois : (transfusion autologue programmée séquentielle) ou en une seule fois (transfusion autologue programmée par érythroaphérèse).

Le but est de faire un stock de votre propre sang avant l’intervention afin de pouvoir vous le transfuser éventuellement le jour de l’intervention. Entre la date du prélèvement et la date de l’intervention, votre organisme aura reconstitué en partie seulement le sang qui a été prélevé.

L’autotransfusion peut se faire pendant l’opération à l’aide d’une machine qui récupère et traite le sang perdu pendant l’intervention, avant de vous le transfuser (cell-saver ).

Enfin, l’autotransfusion peut se faire après l’intervention (en salle de surveillance postinterventionnelle ou salle de réveil) à partir du sang qui s’écoule par les drains situés dans la plaie opératoire.

Notre avis : 

Chaque technique a ses indications, ses avantages, ses inconvénients et ses risques. Seul le médecin anesthésiste décidera de l’opportunité d’une technique ou d’une autre ou parfois de l’association de ces différentes techniques selon une stratégie transfusionnelle adaptée à chacun d’entre vous et au saignement prévisible de chaque intervention.

Cependant, en cas de chirurgie avec risque de saignement, nous vous conseillons, entre la date de la consultation et la chirurgie, de manger de la viande rouge, du foie de volaille, de l’agneau, du boudin noir, des « barres » alimentaires enrichies en fer.

L’anesthésiste vous prescrira le plus souvent du fer en comprimés à prendre entre les repas.

L’intervention est-elle douloureuse ?

Toute intervention chirurgicale est douloureuse et justifie un traitement préventif et systématique de la douleur.

Il existe, en effet, actuellement, de multiples techniques de prise en charge de la douleur pendant et après l’intervention.

Ce traitement luttant contre la douleur est poursuivi pendant l’hospitalisation et lors de votre retour à domicile.

Ces techniques sont codifiées et suivent des recommandations, elles sont souvent associées les unes aux autres.

Dans les suites opératoires, votre douleur est évaluée très régulièrement (le plus souvent par des petites échelles graduées) afin d’adapter le traitement et de vous soulager.

Certaines techniques d’anesthésie loco-régionale (anesthésie tronculaire ou plexique) peuvent vous être proposées en complément des traitements antidou- leur afin de bien vous soulager après l’intervention.

Notre avis :  Les techniques de prise en charge de la douleur sont très nombreuses et codifiées. Parlez de vos craintes à votre médecin anesthésiste dès la consultation d’anesthésie, il vous expliquera les moyens de soulager la douleur.

Pendant l’hospitalisation, n’hésitez pas à signaler votre douleur, dès qu’elle apparaît, afin de ne pas la laisser s’installer et afin de permettre de vous en soulager très rapidement.

Que peut-on faire pour éviter de souffrir juste après l’intervention ?

 

Pour diminuer les douleurs postopératoires, vous recevrez systématiquement des médicaments efficaces agissant contre la douleur (antalgiques) : paracétamol, morphine, anti-inflammatoires en perfusion (voie intraveineuse) puis en gélules.

Une technique nécessitant votre participation peut vous être proposée dans certains cas. Il s’agit de l’Analgésie Contrôlée par le Patient (PCA).

La PCA utilise un appareil que votre médecin programme pour vous apporter un maximum de confort. L’appareil est composé d’une seringue ou d’un réservoir qui contient un médicament pour calmer la douleur (le plus souvent de la morphine) et d’un dispositif électronique ou mécanique que vous commandez par un bouton.

En appuyant sur le bouton-poussoir que vous confiera votre infirmière, vous soulagerez votre douleur vous-même en vous administrant votre dose de médicament antidouleur.

La pompe est réglée par le médecin, pour éviter les surdosages, et votre douleur est soulagée en toute sécurité. La PCA est dotée de nombreuses sécurités : si une panne se produisait, une alarme le signalerait immédiatement à votre infirmière.

Si vous êtes hospitalisé(e), pendant 48 heures, une surveillance très régulière permet d’adapter les traitements à vos besoins, les infirmières et les anesthésistes quantifieront vos douleurs avec des « échelles » spéciales, pour moduler les traitements.

Les médicaments seront donnés par chaque équipe. Dans certains cas, l’anesthésiste associera une analgésie loco-régionale autour des nerfs périphériques de la région opérée.

Tous ces traitements antalgiques sont très efficaces et la rééducation destinée à la récupération de la mobilité pourra être débutée très précocement.

En cas de chirurgie ambulatoire, un traitement antidouleur spécifique sera poursuivi lors de votre retour à domicile.

Notre avis :  Évitez de prendre vos propres médicaments antidouleur (antalgiques) : l’association avec les traitements prescrits peut être dangereuse.

En revanche, signalez votre douleur dès qu’elle apparaît afin de permettre une meilleure prise en charge précoce et énergique. Il existe toujours une solution permettant d’atténuer cette douleur. L’infirmière et le médecin anesthésiste sont là pour vous aider.

Qu’est-ce que la salle de réveil (salle de surveillance post-interventionnelle) ?

L’anesthésie, quel que soit son type se déroule dans une salle équipée d’un matériel adéquat, adapté à votre cas et vérifié avant chaque utilisation.

En fin d’intervention vous serez conduit(e) dans une salle de réveil (appelée aussi salle de surveillance post-interventionnelle) pour y être surveillé(e) de manière continue avant de regagner votre chambre, vous serez pris(e) en charge par un personnel infirmier qualifié sous la responsabilité d’un médecin réanimateur.

Ce temps consacré à votre surveillance après l’intervention a pour objet de contrôler les effets résiduels des médicaments anesthésiques et leur élimination et de faire face, en tenant compte de votre état de santé, aux complications éventuelles liées à l’intervention ou à l’anesthésie.

Cette surveillance continue postinterventionnelle assure la meilleure sécurité possible après l’anesthésie et l’intervention.

Lorsque le médecin anesthésiste-réanimateur estime que vous êtes correctement réveillé(e), vous êtes raccompagné(e) dans votre chambre. Une prescription est transmise à l’infirmière afin de poursuivre les traitements indispensables et de calmer les douleurs post-opératoires.

Notre avis :  Pensez à prévenir vos proches, pour qu’ils ne s’inquiètent pas, vous serez longtemps absent(e) de votre chambre : environ 4 à 5 heures pour une prothèse de la hanche (temps de préparation, d’anesthésie, d’intervention et de surveillance).