Peut-on avoir une prothèse quand on a de l’ostéoporose ?

L’ostéoporose est une raréfaction osseuse (l’os est poreux).

C’est une maladie de l’os qui ne concerne pas l’articulation. Elle est caractérisée par une diminution de la quantité de tissu osseux et une altération de sa qualité. Elle est responsable de fractures.

L’ostéoporose est une maladie qui se dépiste, qui peut être prévenue par une bonne hygiène de vie et qui se traite.

La mise en place d’une prothèse ne pose techniquement pas de problème, mais le risque de fracture autour de la prothèse est possible si vous souffrez de cette maladie.

Notre avis :  Il est possible d’implanter une prothèse même en cas d’ostéoporose. Si vous souffrez d’ostéoporose, lisez la brochure L’ostéoporose en 100 questions » et consultez votre rhumatologue.

Veillez à votre alimentation (riche en calcium), prenez certaines précautions dans la vie de tous les jours pour prévenir les chutes (pas d’acrobaties en montant sur un escabeau, ou en grimpant dans les arbres, pas de sortie les jours de verglas, etc.), aménagez votre habitat si vous êtes âgé(e) : enlevez les tapis, installez des veilleuses dans les couloirs pour éviter les chutes.

Quand on a une prothèse, peut-on faire réaliser des infiltrations ?

Les infiltrations au contact de la prothèse sont déconseillées (risque infectieux).

Les infiltrations à distance (par exemple une infiltration dans le genou alors que vous avez une prothèse de la hanche) sont autorisées, sous réserve d’une asepsie draconienne (désinfection parfaite).

Notre avis : Les infiltrations au contact de la prothèse sont déconseillées (risque infectieux).

Faut-il couper les muscles pour mettre une prothèse totale de hanche ?

L’efficacité d’une prothèse dépend :

  • de la bonne position des pièces
  • de l’intégrité et de l’équilibre de lamusculature, car les deux pièces complémentaires sont emboîtées l’une dans l’autre et maintenues par le tonus musculaire.

Pour mettre en place les éléments synthétiques d’une prothèse, il faut donc entrer dans l’articulation de la hanche par voie antérieure externe ou postérieure.

L’accès à l’articulation peut être obtenu en suivant différents « chemins », nommés encore  » voies d’abord  » chirurgicales.

Certaines impliquent des sections (partielles ou complètes) de certains muscles de la hanche, ce sont les voies trans-musculaires.

Ces sections laissent inévitablement des séquelles définitives car le muscle cicatrise mal et une faiblesse musculaire peut accroître le risque de déboîtement de la prothèse (luxation), ou laisser persister une boiterie.

Les autres voies d’abord sont les voies transosseuses (section partielle ou totale de la saillie osseuse du fémur appelée grand trochanter).

Pour mettre en place la prothèse totale de la hanche, certains chirurgiens préfèrent exposer l’articulation sans sectionner les muscles qui assurent le jeu de l’articulation.

Ils utilisent une voie à travers l’os plutôt qu’une voie à travers les muscles, en détachant une partie ou l’intégralité du trochanter sur lequel s’attachent les principaux muscles de la hanche (on parle de trochantérotomie).

Le trochanter ainsi relevé permet une excellente exposition de l’articulation, sans aucune section musculaire.

En fin d’intervention, il est remis en place et fixé à l’aide de fils métalliques.

Après l’intervention, il est nécessaire demarcher avec une ou deux cannes anglaises pendant quelques semaines (des consignes précises sont données par votre chirurgien) pour soulager l’appui sur la hanche opérée et laisser le trochanter consolider.

Un appui trop précoce peut arracher le trochanter insuffisamment cicatrisé (pseudarthrose) et nécessiter une nouvelle opération pour le fixer à nouveau.

L’avantage de cette voie trans-osseuse est le respect intégral des muscles situés autour de l’articulation (avec un taux très faible de luxation), et de ce fait, la réduction des interdits dans la vie quotidienne (possibilité de s’accroupir, croiser les jambes, avoir des activités sportives variées, etc.) et la conservation de bons muscles en cas de reprise ultérieure de prothèse de la hanche.

D’autres chirurgiens préfèrent la voie transmusculaire qui a l’avantage de vous permettre de remarcher sans canne très rapidement et d’ autoriser une complète autonomie dès les premiers jours.

Le principal inconvénient de cette voie d’abord est le risque d’affaiblir la musculature, de favoriser la luxation (déboîtement) et d’affaiblir le tonusmusculaire en cas de nouvelle intervention (reprise de prothèse).

Les mini voies d’abord de la hanche (chirurgie mini-invasive mini-abord) ont-elles un intérêt » Il est fondamental que les éléments de la prothèse soit correctement mis en place pour quelle fonctionne sans ennui et qu’elle reste en place de façon prolongée.

Pour cela, il est nécessaire d’obtenir une exposition correcte des structures osseuses et musculaires lors de la mise en place de la prothèse.

Certaines voies d’abord mini-invasives permettent une bonne exposition de ces structures et la mise place correcte des implants.

Elles permettent une récupération fonctionnelle plus rapide, en revanche, à distance de l’intervention il n’y a aucune différence dans le résultat final : en effet, réduire la taille de l’incision ne change rien à la douleur post-opératoire, au résultat fonctionnel au-delà de 1 mois, à la perte sanguine, aux complications post-opératoires…

Ce type d’intervention n’est pas utilisable dans tous les cas (prothèse difficile, reprise, etc…). Il convient d’en parler avec votre chirurgien qui est le plus à même de choisir le type de voie d’abord à utiliser.

Notre avis : quelque soit la voie d’abord, à distance, il n’y a pas de différences sur le résultat final. C’est la voie de la prudence au prix d’une marche avec une ou deux cannes anglaises pendant quelques semaines.

Qu’est-ce qu’une ossification péri-prothétique ?

Les ossifications péri-prothétiques sont des formations osseuses qui se développent autour de la prothèse de hanche. Elles peuvent survenir après l’intervention (elles se forment dans les 36 heures qui suivent l’opération), et sont responsables d’un enraidissement de l’articulation.

Elles sont devenues exceptionnelles depuis l’utilisation systématique (sauf contre-indication particulière) de certains anti-inflammatoires non stéroïdiens pendant quelques jours (5 à 8 jours après l’opération).

D’autres traitements sont actuellement étudiés.

Notre avis :  Elles sont devenues exceptionnelles depuis l’utilisation systématique de certains anti inflammatoires non stéroïdiens immédiatement après l’intervention.

Peut-on faire une intervention assistée par ordinateur ?

La chirurgie assistée par ordinateur est actuellement en plein essor.

De nouvelles techniques se développent régulièrement. Le principe consiste à reconstruire une image en trois dimensions de l’os qui va être opéré.

Cette image est obtenue selon différentes méthodes : scanner, imagerie par résonance magnétique ou échographie.

Le but est ensuite de retrouver pendant l’intervention au moyen de certains repères l’image obtenue avant l’intervention. L’ordinateur est donc plus une aide à la navigation dans l’espace qu’à la réalisation du geste opératoire.

L’intérêt théorique de la chirurgie assistée par ordinateur est de réaliser une opération de façon plus précise.

Notre avis :  Il n’existe actuellement aucune étude ayant démontré la supériorité de la chirurgie assistée par ordinateur comparativement à la chirurgie conventionnelle.

Ce type de chirurgie est actuellement en cours d’évaluation dans de nombreux centres.

Un jour, existera-t-il des prothèses inusables ?

Actuellement, tout frottement de deux matériaux l’un sur l’autre entraîne une usure. Cette usure peut être très faible : c’est le cas du couple céramique sur céramique (ce couple a cependant d’autres inconvénients comme la difficulté de fixation des pièces à l’os).

Une prothèse inusable pourrait être envisagée d’une façon très théorique avec par exemple un champ magnétique entre les deux pièces articulaires.

Elle serait certes inusable, mais elle consommerait de l’énergie et il faudrait une source énergétique (une pile ») pour conserver le champ magnétique.

Il s’agit là d’idées tout à fait théoriques, qui, actuellement, ne sont pas en voie de réalisation.

Aujourd’hui, on peut dire que toutes les prothèses s’usent, comme tous les matériaux soumis à un frottement, qu’il s’agisse des pistons d’une voiture, du revêtement d’une fusée ou des hélices d’un sousmarin.

Cette usure, différente d’une personne à l’autre (et parfois d’un côté à l’autre chez une même personne), est en relation avec l’intensité de l’activité mais aussi avec la façon d’utiliser l’articulation, c’est-à-dire la façon de marcher, de courir ou de lever les bras.

Notre avis : Actuellement, les prothèses articulaires doivent être choisies en fonction du meilleur compromis entre l’usure secondaire au frottement et la bonne fixation à l’os.

Il faut parfois préférer une prothèse qui a une usure un peu plus importante mais dont on sait que la fixation durera de nombreuses années.

Il faut savoir qu’une prothèse articulaire a de toute façon une durée limitée. Actuellement la durée d’une bonne prothèse de hanche ou de genou est de 15 à 25 ans.

À l’avenir y aura-t-il d’autres moyens de réparer une articulation usée ?

Depuis de nombreuses années, les médecins ont essayé d’injecter dans une articulation usée un produit qui remplacerait le cartilage : silicone, plastique…

Jusqu’à maintenant, cela a été un échec. Il ne paraît pas possible, tout au moins dans un avenir assez proche, d’envisager une réparation de l’articulation par une injection de produit intra-articulaire.

On peut cependant espérer préserver une articulation légèrement endommagée par des médicaments revitalisant le cartilage. Ces produits commencent à apparaître (traitements par voie locale ou générale).

Une autre solution, encore peu utilisée, est la greffe de cartilage : là où le cartilage articulaire est usé par une pression trop importante ou par un effondrement de l’os sous-jacent, on peut faire une greffe de cartilage en prélevant du cartilage sain sur une autre partie de l’articulation (autogreffe).

Ceci est faisable lorsque l’altération survient chez un adulte jeune et reste très localisée en surface, notamment au niveau du genou, pas en cas de maladie arthrosique (atteinte globale de l’articulation).

Notre avis : Soyons optimistes, la recherche progresse, il y aura à l’avenir d’autres moyens de réparer une articulation usée.