Peut-on voyager quand on a une prothèse ?

Dans la majorité des cas, il n’y a pas de précaution particulière pour voyager hormis une assurance qui inclut le rapatriement sanitaire.

Nous vous conseillons de vous munir des coordonnées de votre chirurgien et de votre numéro de dossier.

Dans le cadre de la vigilance vis-à-vis des infections, demandez à votre médecin de vous conseiller : il pourra par exemple vous prescrire un antibiotique pour traiter le plus tôt possible une angine, une infection intestinale, une infection urinaire…

Notre avis : Pas de précaution particulière pour voyager.

Une bonne assurance (pour le rapatriement sanitaire en cas de problème) est utile.

La prothèse sonne-t-elle lors du passage des portiques des aéroports ?

Les portiques de détection (aéroports en particulier) peuvent déceler l’acier de la prothèse.

Prévoyez dans ce cas une attestation de votre chirurgien, un compte rendu opératoire ou un certificat médical pour justifier, auprès des autorités, le port d’un matériel métallique, lors du passage notamment des portiques des aéroports.

Il en est de même pour les personnes qui doivent se rendre dans les maisons d’arrêt et certains bâtiments publics (ministères).

Notre avis : Si vous prenez l’avion, pensez à demander une attestation à votre chirurgien.

Attention, vous venez de subir une opération importante de chirurgie orthopédique. Ne prévoyez pas de voyage en avion avant au moins trois mois, (recommandations d’experts britanniques).

Cet avis fait suite à la publication de travaux sur le syndrome de la classe économique.

Le risque de thrombose, c’est-à-dire de formation d’un caillot dans une veine et donc d’accident vasculaire est, en effet, multiplié par trois, lors d’un voyage en avion de plus de trois heures après une intervention chirurgicale récente.

Dans tous les cas, pour limiter les risques de thrombose, il est conseillé de faire quelques pas, toutes les heures.

Peut-on conduire avec une prothèse ?

Quel que soit le type de prothèse, il nous semble nécessaire d’attendre le 3ème mois après l’intervention pour à nouveau conduire une voiture.

Ceci pour trois raisons :

  • la première est que, lors de l’entrée ou de la sortie, vous risquez d’effectuer des mouvements qui pourraient favoriser la survenue de douleurs ou d’un déboîtement (luxation) de la prothèse.
  • la deuxième est que la douleur, le manque de force et de sensations font que la conduite automobile peut être dangereuse les 3 premiers mois, il n’est donc pas raisonnable de conduire trop précocement.
  • enfin, en cas d’accident, vous risquez d’avoir des problèmes avec votre assurance.

Si vous avez une prothèse de la hanche ou du genou, au bout d’un mois, il est possible de voyager comme passager en voiture en faisant attention lors des entrées et des sorties du véhicule afin d’éviter les mouvements qui risqueraient de luxer la prothèse.

À distance de l’intervention, il n’y a aucune contre-indication à conduire une voiture.

Notre avis : Soyez raisonnable : attendez 2 à 3 mois avant de conduire.

Peut-on faire du sport avec une prothèse ?

Rien n’est formellement interdit. Tout dépend de votre âge, de votre état de santé, de l’articulation opérée, du sport pratiqué, du rythme d’entraînement que vous souhaitez suivre.

Habituellement une personne qui a bénéficié de la mise en place d’une prothèse se sent capable de reprendre ses activités sportives d’antan.

Elle peut courir, faire du vélo, du ski, nager… à condition d’avoir pratiqué de telles activités avant que les douleurs articulaires ne l’en empêchent…

Mais il apparaît évident que les prothèses articulaires trop sollicitées dureront moins longtemps (augmentation de l’usure des surfaces de frottement des prothèses).

Il n’est donc pas souhaitable de faire des activités qui soumettent la prothèse à des contraintes trop importantes comme le ski alpin ou des sports comportant des impacts importants, brutaux, répétitifs, directs ou indirects (judo, karaté, course, football, basket, etc.) ou qui exposent aux traumatismes (judo, saut en hauteur, etc.), oubliez le lever des haltères.

Des activités comme la natation, la marche, le golf, le cyclisme (sports avec impacts peu importants) sont conseillées, en gardant bien sûr une certaine mesure.

Notre avis : Nous ne souhaitons pas et nous ne pouvons pas vous interdire les plaisirs de la vie redevenus possibles avec la prothèse. bien au contraire, nous vous encourageons à avoir une activité sportive adaptée et régulière, mais nous vous conseillons de pondérer vos envies en suivant les conseils de votre chirurgien.

Peut-on faire réaliser un scanner (tomodensitométrie) ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) si l’on a une prothèse ?

La présence d’une prothèse articulaire n’empêche pas de réaliser une tomodensitométrie (scanner) ou une IRM (imagerie par résonancemagnétique).

Ces examens ne sont pas dangereux pour la prothèse. Le scanner est une imagerie par rayons X ce qui est donc assimilable à une radiographie habituelle.

L’IRM est une imagerie faite à partir d’un champ magnétique qui ne peut pas mobiliser un gros » corps étranger métallique fixé à l’os (comme une prothèse).

Le problème réel est dans l’interprétation de l’examen : elle peut être difficile car la présence d’élément métallique dans la prothèse crée des artefacts, c’est-à-dire brouille » un peu l’image obtenue.

Notons que certains alliages métalliques dits a-magnétiques, comme le titane, ne créent pas ces anomalies.

Les progrès de la radiologie tant en scanner qu’en IRM, permettent d’effacer en partie ces artefacts (brouillages »), d’autant mieux que l’on s’éloigne des parties métalliques. On peut ainsi avoir une image compréhensible.

On utilise d’ailleurs parfois le scanner pour, par exemple, vérifier le bon positionnement des éléments prothétiques ou l’IRM pour rechercher, par exemple, la présence d’un hématome au voisinage de la prothèse.

Notre avis : On peut tout à fait, sans risque, faire réaliser, en cas de nécessité, un scanner ou une IRM, quand on a une prothèse articulaire.

Peut-on faire de la physiothérapie lorsque l’on a une prothèse ?

La physiothérapie regroupe en France l’ensemble des traitements utilisant des agents physiques naturels délivrant de l’énergie, tels les courants électriques (électrothérapie), les ondes mécaniques (notamment les ultrasons) et les ondes électromagnétiques.

Les principaux agents utilisés dans le traitement des affections douloureuses chroniques des articulations, des os et des muscles sont :

  • l’application de courants électriques de basse fréquence pour calmer les douleurs (électrostimulation antalgique), ou pour faire travailler les muscles (électro-stimulation motrice)
  • l’application d’un courant électrique pour faire pénétrer des médicaments localement dans une zone malade : ce sont les ionisations
  • les ultrasons, ondes mécaniques qui dégagent de la chaleur en traversant les tissus (surtout les tendons et les ligaments) et effectuent un « micromassage »
  • les ondes électromagnétiques qui soulagent les douleurs soit en échauffant les tissus traversés (par exemple les ondes infrarouges) soit par des effets magnétiques sans échauffement des tissus (champs magnétiques pulsés notamment).

Schématiquement, il ne faut appliquer ni les courants électriques, ni les ultrasons ni les ondes électromagnétiques en regard d’une prothèse, car existe un risque d’échauffement ou de détérioration des matériaux de la prothèse.

Cependant, ces différents traitements ne sont pas contre-indiqués pour traiter une affection située à distance de la prothèse.

Ainsi, par exemple, si vous avez bénéficié de la mise en place d’une prothèse totale du genou, il n’est pas interdit de faire des ionisations ou des ultrasons sur une épaule douloureuse, ou même de renforcer les muscles de la cuisse par électrostimulation motrice (le courant électrique doit être appliqué sur la cuisse nettement au-dessus de la prothèse du genou).

Cependant, si vous avez des douleurs résiduelles du genou opéré, l’utilisation de ces différents traitements locaux est proscrite.

Notre avis : Il ne faut pas utiliser la physiothérapie pour traiter des douleurs qui siègent en regard d’une prothèse articulaire, qu’il s’agisse de douleurs tendineuses ou ligamentaires.