Qu’est-ce qu’une prothèse ?

Le mot « prothèse » vient du grec prothesis (addition). Les prothèses utilisées en chirurgie orthopédique ont généralement pour objectif de remplacer (en partie ou en totalité) une articulation usée et douloureuse.

La prothèse est une articulation artificielle, composée de pièces mécaniques synthétiques (implants prothétiques) de même forme que l’articulation. Elle rend, dans la mesure du possible, les mêmes services qu’une articulation naturelle (souplesse, stabilité, etc.).

L’intervention chirurgicale de remplacement articulaire par une prothèse s’appelle l’« arthroplastie ».

Notre avis : Il ne faut pas confondre une prothèse qui remplace un élément du corps et une orthèse, qui est un appareillage orthopédique externe quisoutient une articulation défaillante (exemple : une genouillère, une attelle). Une prothèse articulaire est une articulation artificielle qui remplace une articulation usée et douloureuse.

Qu’est-ce qu’une prothèse totale ?

Une prothèse est « totale » lorsqu’elle remplace tous les composants de l’articulation.

On dit prothèse totale par opposition à prothèse partielle. Elle se compose de plusieurs pièces mécaniques.

Pour la hanche, la prothèse totale va remplacer les deux composants articulaires formant l’articulation de la hanche : la tête du fémur qui est sphérique, et la partie creuse du bassin dans laquelle elle s’emboîte, que l’on nomme le cotyle. Dans certains cas (fracture de l’extrémité supérieure du fémur), seule la tête du fémur est remplacée. on parle alors de prothèse partielle (prothèse fémorale). le cotyle reste en place et n’est pas modifié.

Notre avis : Faites confiance à votre chirurgien qui est l’expert le plus à même de choisir le type de prothèse qui vous convient.

Pourquoi a-t-on besoin d’une prothèse ?

Une prothèse est proposée lorsque vous souffrez « trop » d’une articulation très usée. Aucun moyen actuellement disponible ne permet de réparer une articulation abîmée. Quand les douleurs deviennent trop gênantes malgré le traitement médical bien conduit (médicaments, infiltrations, rééducation), le remplacement prothétique est la seule solution.

Notre avis : La prothèse articulaire est proposée quand une articulation est usée et douloureuse et si les traitements médicaux ne soulagent plus.

Peut-on mettre une prothèse pour remplacer n’importe quelle articulation usée ?

Certaines prothèses sont actuellement au point, même si des perfectionnements sont toujours envisageables.
C’est la prothèse de la hanche qui a le plus grand recul. Les premières prothèses ont été implantées dans les années soixante.

La prothèse du genou est également couramment réalisée.
Seules certaines équipes ont la compétence pour mettre en place des prothèses plus récentes telles celles de la cheville. Enfin, d’autres prothèses sont proposées exceptionnellement, et souvent dans le cadre d’études, comme les prothèses des disques situés entre les vertèbres.

Notre avis : Pratiquement toutes les articulations peuvent être remplacées par une prothèse. Toutefois, certaines localisations telles que la hanche bénéficient d’une longue expérience et d’une pratique courante (environ 100 000 prothèses de hanches sont implantées chaque année en France).

À l’inverse, d’autres prothèses ne peuvent cependant être raisonnablement pratiquées que par des équipes très spécialisées (par exemple, la prothèse de la cheville, les prothèses des articulations des doigts). Enfin, d’autres prothèses doivent être réservées à la recherche clinique (par exemple la prothèse du disque intervertébral).

Existe-t-il d’autres interventions qui peuvent retarder, éviter ou se substituer à la mise en place d’une prothèse ?

Lorsque l’articulation est douloureuse, que le cartilage est peu endommagé et qu’il existe un défaut anatomique, le chirurgien pourra proposer une intervention dite conservatrice. Le but de cette intervention est d’améliorer la distribution des contraintes mécaniques pour qu’elles soient plus harmonieuses et de diminuer ainsi les risques d’arthrose.

Il s’agit avant tout des ostéotomies de réorientation (on réalise une section puis une fixation de l’os lui permettant de retrouver une situation anatomique meilleure) pour limiter l’usure du cartilage articulaire.

Par exemple l’ostéotomie de « valgisation » redresse une jambe arquée (genou en « varum »).
Ainsi, la réalisation de la prothèse est retardée de plusieurs années.
Lorsque la mise en place de la prothèse est impossible, le chirurgien peut vous proposer une arthrodèse.

Cette intervention consiste à bloquer l’articulation en bonne position pour les besoins de la vie quotidienne. Pour certaines articulations, c’est une solution qui donne d’excellents résultats, malgré l’absence de mobilité de l’articulation ainsi blo- quée (cheville ou poignet par exemple).

Notre avis : La chirurgie conservatrice (ostéotomie, en particulier) est parfois possible quand l’articulation n’est pas trop usée, si la personne est encore jeune et commence à souffrir.L’arthrodèse, qui consiste à bloquer l’articulation dans une bonne position, est une alternative à la mise en place d’une prothèse.

Elle soulage très bien et permet, pour certaines articulations, malgré l’absence de mouvement, d’être autonome.

Quelles sont les maladies qui peuvent conduire à la mise en place d’une prothèse ?

En dehors des traumatismes (fractures), les maladies qui peuvent conduire à la mise en place d’une prothèse sont les maladies qui usent le cartilage articulaire.
La principale cause est l’arthrose dite primitive qui est une maladie conduisant à la dégradation (« usure ») habituellement lente du cartilage.

Il existe un certain nombre de situations où l’arthrose peut être favorisée par un traumatisme ou une anomalie anatomique : luxation congénitale de la hanche (mauvaise situation anatomique de la hanche maintenant dépistée et traitée dès la naissance), genu varum (jambe arquée) par exemple.

Les maladies inflammatoires des articulations (arthrites) comme la polyarthrite rhumatoïde, les spondylarthropathies, les arthrites infectieuses, les arthrites micro-cristallines (goutte, chondrocalcinose articulaire, etc.) peuvent aussi conduire à l’usure de l’articulation et à la mise en place d’une prothèse.

D’autres maladies comme la nécrose osseuse (mort de l’os), certaines tumeurs osseuses, les atteintes articulaires dues à l’hémophilie peuvent aussi aboutir à la nécessité de la mise en place d’une prothèse.

Notre avis : L’arthrose est la principale cause de dégradation (« usure ») du cartilage pouvant conduire à la mise en place d’une prothèse. N’hésitez pas à lire les brochures rédigées par l’équipe. Parlez-en à votre médecin.