Quelles précautions prendre après l’intervention ?

Après la mise en place d’une prothèse (quelle que soit la prothèse) :

la convalescence doit être paisible et harmonieuse afin de reprendre tranquillement une vie normale sans excès ni démesure. Reposez-vous jusqu’à la consultation avec le chirurgien.

nous conseillons la poursuite du traitement antalgique quelques jours, et éventuellement le « glaçage » du membre opéré et sa surélévation pour diminuer le gonflement réactionnel.

il est nécessaire de prendre soin de votre cicatrice, de la garder propre et au sec (pas de bain ou douche avant complète cicatrisation). Les fils sont enlevés habituellement vers le 15e jour, par l’infirmière du centre de convalescence ou par une infirmière libérale qui viendra chez vous (il est nécessaire de penser à acheter le petit matériel pour l’ablation des fils : ciseaux, pince à épiler, alcool à 70°, compresses, pansements, etc.).

les mouvements exagérés et les positions forcées liés à certaines activités quotidiennes ou sportives, doivent être évités les premiers mois car ce sont des mouvements « luxants ». Ces gestes vous seront expliqués par l’équipe soignante lors de votre hospitalisation (cf. annexes).

la rééducation doit être douce, non douloureuse et progressive, sans forcer et adaptée à la prescription du chirurgien. pour les prothèses du membre inférieur (hanche, genou, cheville), il est habituel de marcher avec une ou deux cannes pendant plusieurs jours.

Pour les prothèses du membre supérieur (épaule, coude, main-poignet), l’articulation est le plus souvent immobilisée entre les séances de rééducation.

la reprise de l’activité sexuelle s’envisage lorsque vous vous sentez prêt(e), en évitant les positions acrobatiques.

Les autres précautions sont en fait très variables en fonction du type de prothèse.

Par exemple, si vous avez une prothèse de la hanche :

après votre sortie de l’hôpital, les bas de contention doivent être mis sur les deux jambes, jour et nuit, jusqu’à la première consultation avec le chirurgien pour éviter les thromboses veineuses qui pourraient survenir du fait de l’immobilisation du membre opéré.

en cas de retour à domicile : il est préférable d’aménager votre habitat.

Ainsi, il faut éviter les escaliers, parfois dangereux avec les cannes, donc dormir au rez-de-chaussée si votre chambre est à l’étage, mettre un rehausseur de toilettes, barres d’appui dans la douche et les toilettes, un tapis de douche antidérapant et un siège de douche avecdes embouts antidérapants (les bains sont déconseillés au début), marcher avec de bonnes pantoufles aux semelles antidérapantes, faire attention aux sols glissants les premières semaines, salles de bain, cuisine, hall d’entrée, enfin préférer les sièges hauts avec accoudoirs.

si vous allez dans un centre de convalescence, ces précautions ne seront plus indispensables. lors du retour à domicile, au début, elles peuvent être source de confort.

il est souvent nécessaire de poursuivre le traitement anticoagulant pendant quelques semaines : piqûres (injections sous-cutanées tous les jours d’une héparine de bas poids moléculaire) ou prise de comprimés (anti-vitamines K : AVK).

Pour surveiller ces traitements, des prises de sang sont nécessaires : pour les héparines, il faut surveiller les plaquettes 2 fois par semaine (elles doivent rester au-dessus de 150 000/mm3) et pour les AVK, il faut surveiller l’INR (International Normal Ratio) qui doit se situer entre 2 et 3 (au-delà de 5, il y a un risque de saignement et en dessous de 2 c’est inefficace) ou un Temps de Quick (TP) voisin de 30 %. le résultat doit être montré à votre médecin.

Notre avis : Quelques précautions étaient nécessaires avant l’intervention, quelques précautions sont nécessaires après l’intervention. Elles sont fonction du type de prothèse, de la voie d’abord et de votre état de santé.

Nous vous proposons de poser toutes vos questions à votre chirurgien pour connaître les précautions qui vous sont propres : durée des médicaments antalgiques, glaçage » de l’articulation opérée, date de l’ablation des fils, possibilité de prendre une douche ou un bain, durée du traitement anticoagulant, de l’utilisation des cannes, des bas de contention, durée de la rééducation, possibilité de reprendre une vie sexuelle normale, prises de sang nécessaires…

Combien de temps dure l’arrêt de travail ?

Tout dépend de votre âge, de votre travail (travailleur de force, travailleur manuel), des trajets à effectuer pour travailler, de votre passé, de votre état général, du type de prothèse implanté, de la technique…

Il est généralement de 3 mois. parfois un peu plus court pour les prothèses du membre supérieur (épaule, coude, doigts, etc.), en cas d’activité professionnelle peu physique, parfois plus long si vous êtes travailleur manuel ou de force, ou lorsque les trajets pour accéder au lieu de travail sont importants.

Notre avis :  L’arrêt de travail est d’environ 3 mois, mais chaque cas est particulier. Parlez en suffisamment tôt à votre médecin pour anticiper, vous organiser et prévenir votre employeur.

Lorsque vous serez hospitalisé(e), envoyez un bulletin d’hospitalisation dans les 48 heures à votre employeur et à la Sécurité sociale (cela équivaut à un arrêt de travail).

Quelle est la place de la rééducation ?

Dans l’idéal la rééducation encadre l’acte opératoire:

Avant l’intervention , le kinésithérapeute s’efforce, malgré vos douleurs, d’entretenir un bon tonus musculaire et des amplitudes articulaires satisfaisantes : cette préparation musculaire à la chirurgie favorise le résultat fonctionnel de l’intervention.

Avant l’intervention, si la marche devient difficile, si vous souffrez beaucoup lors de vos activités physiques, modifiez-les. Essayer le vélo ou la natation.

L’utilisation d’haltères est déconseillée si vous souffrez
des épaules ou des mains.

Dès le lendemain de l’intervention , lorsque cela est possible, la kinésithérapie est débutée afin de vous permettre de retrouver le plus rapidement possible votre autonomie. Les différentes phases de la rééducation sont bien codifiées :

  • connaissance des gestes déconseillés, hygiène des positions (comment se tourner dans le lit, se lever, mettre un bassin, faire sa toilette, etc.)
  • mobilisations passives puis actives avec l’aide du kinésithérapeute (mobilisations manuelles ou grâce à un appareillage : attelle motorisée)
  • contractions musculaires d’abord statiques
  • travail actif pour les différentes prothèses afin de vous permettre de retrouver le plus rapidement possible une bonne fonction de l’articulation (souplesse et stabilité), marche pour la hanche
  • auto-entretien par des exercices simples et adaptés à votre cas, à faire quotidiennement
  • conseils en aides techniques pour une autonomie suffisante et préserver votre nouvelle articulation (pince de préhension pour attraper les objets posés sur le sol, rehausseur de toilettes, barres d’appui dans la douche et les toilettes).

Après l’hospitalisation , la rééducation peut-être poursuivie en centre de rééducation, à domicile ou en cabinet libéral de kinésithérapie pour continuer à améliorer votre mobilité.

La place de la rééducation est très variable : elle dépend de vous (âge, besoins, capacités, dynamisme, maladies associées) du type de prothèse et de la voie d’abord, du déroulement de
l’opération, de ses suites, enfin de votre environnement et de votre entourage. Certains chirurgiens considèrent qu’une personne dynamique et bien entourée peut rentrer chez elle sans rééducation.

D’autres prescrivent volontiers de la rééducation, éventuellement en piscine (après cicatrisation complète), pour restaurer plus rapidement une mobilité et une musculature satisfaisantes.

Dans tous les cas, le travail de rééducation avec des poids ou des haltères doit être impérativement surveillé (ou évité) car il peut provoquer douleurs et contractures.

Notre avis : 

La kinésithérapie est souvent bénéfique, mais elle n’est pas toujours indispensable. La rééducation est fondamentale pour les prothèses de genou et d’épaule. La prescription de kinésithérapie en centre et en libéral est facultative sauf dans les cas compliqués. La reprise de la marche est un excellent exercice.

Suivez les conseils de votre chirurgien et prenez rendez-vous auprès d’un kinésithérapeute expérimenté, connaissant bien ce type de chirurgie, si vous rentrez chez vous après l’intervention. Si des séances sont prescrites.

Faut-il aller en centre de convalescence ou de rééducation après l’intervention ?

Passer quelques semaines dans un centre de convalescence ou de rééducation (soin de suite et de réadaptation) n’est pas indispensable, mais souvent conseillé.

Selon l’avis chirurgical, en fonction de votre état de santé, de vos préférences, de vos proches, de votre environnement, du type de prothèse, la rééducation pourra être poursuivie en centre ou à la maison.

Par exemple, pour une prothèse de genou ou d’épaule, le chirurgien pourra vous conseiller de partir environ 3 à 4 semaines en centre pour récupérer vos amplitudes articulaires car la rééducation est importante pour retrouver une bonne mobilité.

La durée totale du séjour dépend de votre âge, de vos progrès, de votre état de santé et est différente selon chacun.

Pour une prothèse de la hanche, si vous êtes seul(e), fatigué(e) par l’hospitalisation, malhabile avec vos cannes ou si vous habitez dans un immeuble sans ascenseur, il est également recommandé d’aller dans un centre de rééducation.

Pour les autres personnes opérées des doigts, les personnes très jeunes en bonne santé opérées de la hanche, les personnes très entourées, il est habituel de rentrer à la maison tout en continuant la rééducation avec un professionnel (kinésithéra- peute) expérimenté.

Notre avis : 

Lors de la consultation avec le chirurgien, il est nécessaire d’envisager la nécessité d’un séjour en centre de convalescence ou de suite de soins et de réadaptation car il vaut mieux réserver une place de principe avant l’intervention.

En effet, il est préférable d’être entouré(e) par des professionnels pendant cette période pour améliorer la souplesse de votre articulation et progresser efficacement en respectant les consignes du chirurgien. Il faut reprendre confiance et récupérer vos amplitudes articulaires tranquillement : il ne faut en faire ni trop (pas de rééducation trop musclée ») ni trop peu et éviter les erreurs.

Un séjour en centre de convalescence ou de soins de suite et de réadaptation est souvent proposé aux personnes opérées du genou, du coude ou de l’épaule, car la récupération des amplitudes nécessite une rééducation soutenue et spécialisée, ou aux personnes fatiguées par une intervention de la hanche.

Pour les autres personnes, l’indication est fonction de chaque cas particulier.

Pourquoi faire de la rééducation ?

La finalité de la chirurgie prothétique est le retour à une fonction quasi normale ». Pour que la fonction soit normale, après la mise en place de la prothèse, il faut non seulement que l’articulation artificielle reproduise une articulation naturelle normale, mais aussi que les ligaments, les tendons et les muscles soient intègres.

Des tendons rétractés limitent les mouvements. Des muscles affaiblis compromettent la stabilité articulaire. Les douleurs et la limitation d’activité avant l’intervention ont conduit à une dégradation de toutes ces structures.

Immédiatement après l’intervention, l’articulation est moins stable, les mouvements sont réduits et les muscles sont sidérés », incapables de répondre aux ordres du cerveau et la cicatrice est douloureuse.

  • l’articulation est temporairement moins stable, il faut donc éviter les gestes et attitudes qui favorisent les déboîtements » (luxations).
  • les muscles sont  » sidérés « , il faut donc lever leurs inhibitions, leur réapprendre à se contracter de façon harmonieuse. Puisqu’ils sont affaiblis, il faut entreprendre leur renforcement dès que le chirurgien l’autorise.
  • les mouvements sont limités, il faut donc progressivement travailler la souplesse, l’objectif étant d’atteindre au moins les amplitudes nécessaires pour accomplir les actes de la vie quotidienne (par exemple une flexion de hanche suffisante pour pouvoir s’asseoir, une flexion suffisante du coude pour pouvoir porter la main à la bouche, etc.).

Le kinésithérapeute intervient principalement dans les jours qui suivent l’intervention pour initier la reprise de l’activité physique en dépit de l’appréhension et des douleurs post-opératoires.

Il mobilise lui-même ou en utilisant un appareil appelé  » arthromoteur «  qui imprime des mouvements à l’articulation opérée (dans ce cas le kinésithérapeute règle la machine de telle sorte à définir le mouvement répétitif imposé à l’articulation). Il lève les inhibitions musculaires par différentes techniques de rééducation puis, dès que l’état l’autorise, entreprend le renforcement musculaire à proprement parler.

Dans les semaines qui suivent l’intervention , la reprise d’une activité physique normale associée à la pratique de quelques exercices spécifiques enseignés par le kinésithérapeute permettent de restaurer mobilité, stabilité et force.

Quand l’évolution n’est pas aussi rapide qu’on l’espérait ou quand la situation clinique est plus complexe un traitement kinésithérapique plus prolongé, éventuellement en centre de rééducation, est alors nécessaire, celleci
pouvant se faire éventuellement en piscine (balnéothérapie) une fois que la plaie opératoire est cicatrisée.

Notre avis : L’articulation change mais les muscles et leurs tendons ont été affaiblis par la maladie et  » sidérés  » par l’intervention. La kinésithérapie accompagne la chirurgie.

Elle intervient avant la chirurgie pour préparer l’intervention et après la chirurgie, afin d’accéder plus vite et mieux à l’objectif de la mise en place d’une prothèse : retrouver une fonction… une vie la plus normale
possible.

Le but de la rééducation est donc de permettre au membre opéré de retrouver une bonne fonction (souplesse, stabilité).

Si la rééducation est nécessaire, est-elle remboursée ?

La rééducation est prise en charge qu’elle soit faite par un kinésithérapeute à l’hôpital, en ville ou en centre de rééducation.

Néanmoins, une contribution personnelle est possible quand vous êtes accueilli dans une structure privée qui demande des honoraires complémentaires ou quand vous avez des exigences particulières (par exemple le désir d’occuper une chambre individuelle). Certaines mutuelles remboursent ces compléments avec des plafonds fixés dans votre contrat.

Cependant, si vous allez dans un centre de  » remise en forme «  ou un centre de thalassothérapie parce que vous en éprouvez le besoin, la Sécurité sociale ne participe pas du tout au financement de votre séjour.

Si elle ne prend pas en charge ces soins, alors la mutuelle ne rembourse rien.

Notre avis : La rééducation est habituellement prise en charge en grande partie ou totalement.

Quand il y a des compléments d’honoraires, il faut vous renseigner auprès de la mutuelle sur ses plafonds de remboursement. Pour tout renseignement, vous pouvez solliciter l’aide d’un(e) assistant(e) social(e).

Ne confondez pas centre de rééducation et centre de thalassothérapie ou de remise en forme : sur le plan financier, c’est radicalement différent…