Quels sont les bénéfices de la prothèse ?

Le principal bénéfice est le soulagement des douleurs rebelles, voire leur disparition. La plupart des personnes opérées peuvent arrêter tous les médicaments pris avant l’intervention pour soulager ces douleurs et bon nombre d’entre elles oublient » la prothèse.

Le deuxième bénéfice de la prothèse est la récupération d’une fonction articulaire (souplesse, stabilité, etc.), compromise, ou perdue, mais pour cela il faut que les tissus situés autour de la prothèse soient de bonne qualité (muscles, tendons, ligaments). En effet, l’efficacité d’une prothèse dépend :
de la qualité de la reconstruction.
de l’intégrité et de l’équilibre de la musculature, qui assure le bon fonctionnement de la prothèse.

La prothèse peut aussi, dans certains cas, corriger une déformation ou une inégalité de longueur (par exemple, un raccourcissement de jambe). Le chirurgien cherche à obtenir l’égalité de longueur des jambes,mais elle n’est pas toujours réalisable (il faut savoir qu’une inégalité de longueur de l’ordre du centimètre est acceptable » et sans conséquence).

Notre avis : Le grand bénéfice obtenu par les prothèses est le soulagement (voire la disparition) des douleurs. La mise en place d’une prothèse permet également de récupérer le plus souvent une bonne fonction articulaire (souplesse, stabilité).

Rappelez-vous que cette récupération dépend de la qualité de vos muscles, ligaments et tendons (situés autour de l’articulation) avant l’intervention. C’est dire l’importance des exercices physiques recommandés avant l’intervention pour vous préparer au mieux à cette intervention. De ce fait, le grand bénéfice obtenu est l’amélioration de la qualité de vie.

Quels sont les principaux inconvénients et risques précoces éventuels de l’intervention ?

Tout acte opératoire comporte des risques et la présence de maladies associées peut majorer ces risques. Les principales complications liées à la chirurgie prothétique, sont les suivantes (cette liste n’est pas exhaustive) :

l’épanchement de sang dans l’articulation (hémarthrose) ou la collection de sang dans les tissus situés autour de l’articulation (hématome). Cet épanchement peut être minime et bien soulagé par le glaçage » du membre opéré.

Il peut être excessif et nécessiter une ponction, voire une intervention pour l’évacuer. Ce risque est prévenu par une coagulation vasculaire soigneuse pendant l’intervention, dans certains cas, par la mise en place de drains lors de la fermeture de la plaie opératoire (pour aspirer et évacuer le sang) et par l’utilisation d’un bandage compressif.

Cette complication est rare à la hanche, un peu moins exceptionnelle au genou. À l’inverse, l’ecchymose (coloration bleue de la peau) est habituelle. Une hémorragie pendant l’opération qui nécessiterait un grand nombre de transfusions et une intervention vasculaire est exceptionnelle.

le risque infectieux est une complication exceptionnelle mais grave qui impose le plus souvent une réintervention (pour nettoyer l’articulation opérée et parfois changer la prothèse) et la prise prolongée d’antibiotiques. L’infection peut survenir précocement après l’intervention et dans ce cas elle est due à une contamination du site opératoire, habituellement par la peau.

Ce risque infectieux est inférieur à 1 % des patients opérés pour une prothèse de hanche ou d’épaule, il est un peu plus important pour les prothèses de genou ou de coude, car ces articulations sont plus superficielles et donc plus exposées aux infections.

Une infection peut survenir tardivement, elle est alors habituellement due à un microbe véhiculé par le sang. Il existe des facteurs favorisants l’infection : un traitement immuno-modulateur qui diminue les réactions de défense de l’organisme (chimiothérapie, traitements de fond des rhumatismes inflammatoires ?), la prise prolongée de corticoïdes, le diabète, l’obésité.

la luxation (déboîtement) de la prothèse est une complication qui peut survenir lors de gestes inadaptés (surtout les trois premiers mois après l’intervention), quand les muscles autour de la prothèse sont trop faibles. Cette complication concerne surtout les prothèses de hanche, de coude et d’épaule, elle est exceptionnelle pour les autres.

Pour prévenir cette complication, il importe d’éviter certains gestes surtout pendant les trois premiers mois après l’opération. C’est la raison pour laquelle les kinésithérapeutes vous enseignent pendant votre séjour les précautions nécessaires.

Les complications veineuses, en cas de prothèses des membres inférieurs : hanche, genou, cheville).

La phlébite (inflammation d’une veine) qui peut se compliquer d’une thrombose veineuse (caillot dans la veine) est favorisée par l’immobilisation. Un fragment du caillot peut parfois se détacher et migrer vers les poumons : c’est l’embolie pulmonaire. Les risques de thrombose sont devenus rares grâce aux exercices pour stimuler le retour veineux dans les jambes, au lever précoce, au traitement anticoagulant (qui fluidifie le sang) dès la veille de l’intervention et au port des bas de contention.

Les ennuis cicatriciels : désunion, nécrose (mort de la peau) sont rares. Ils peuvent nécessiter une nouvelle intervention pour reprendre la cicatrice et réaliser une nouvelle suture, voire, dans certains cas, une greffe de peau (plastie cutanée).

Cette complication est plus ou moins grave en fonction de son étendue et de sa localisation. sur les articulations superficielles (genou, doigts), elle doit être traitée rapidement pour éviter l’infection.

La fracture osseuse lors de la mise en place de la prothèse : il s’agit là aussi d’une complication très rare qui est due à une fragilité osseuse.
Cette complication peut rendre un peu plus difficile la mise en place de la prothèse.

La paralysie nerveuse. Il s’agit d’une complication très rare, qui touche les nerfs situés près de la prothèse qui peuvent souffrir lors des manipulations pour la mise en place de la prothèse. Habituellement, la paralysie régresse, mais la récupération peut demander plusieurs mois.

Les embolies graisseuses sont exceptionnelles.
Lors de la mise en place sous pression de la prothèse dans l’os, des micro-embols (petits fragments) de graisse (provenant de la moelle osseuse), d’air, ou des petits caillots de sang peuvent se détacher et migrer. Ces risques augmentent quand il existe un os ostéoporotique.

Ces embols peuvent parfois se bloquer dans la circulation et entraîner une complication respiratoire, cardiaque (le risque est d’autant plus important qu’il existe une insuffisance cardiaque ou respiratoire avant l’intervention) ou neurologique.

Certains rhumatismes peuvent être « réveillés » par l’intervention, à cause de la position pendant l’opération, ou de l’acte lui-même (par exemple : mal de dos, crise de goutte ou de chondrocalcinose, poussée de polyarthrite, etc.).

Notre avis : Cette liste de complications ne doit pas vous décourager. Les prothèses représentent un très grand progrès de la médecine pour le traitement des rhumatismes. Toutes ces complications sont mieux maîtrisées grâce à la préparation préopératoire.

Quels sont les principaux inconvénients et risques tardifs éventuels de l’intervention ?

Certaines complications peuvent survenir tardivement (cette liste n’est pas exhaustive) :

L’usure survient de façon inéluctable pour toutes les prothèses implantées, elle va provoquer le descellement de la prothèse. Le descellement de la prothèse (perte de fixation des pièces) se traduit par des douleurs et une migration des pièces de la prothèse. il nécessite une nouvelle intervention.

L’infection tardive survient soit par voie sanguine à partir d’un foyer infectieux (peau, urines, bronches, vésicule, sinus, etc.) soit du fait d’une contamination opératoire passée inaperçue, évoluant à bas bruit et peut entraîner un descellement septique de la prothèse.

Les ossifications péri-prothétiques sont exceptionnelles : il s’agit de formations osseuses entourant la prothèse totale de la hanche qui peuvent survenir après l’intervention et qui sont responsables d’un enraidissement de l’articulation. Elles sont évitées par l’utilisation systématique (sauf contre-indication particulière) des anti-inflammatoires non stéroïdiens pendant quelques jours après l’intervention. Cette complication concerne essentiellement les prothèses de hanche.

La raideur d’une articulation prothétique : elle peut survenir sur certaines prothèses comme celle du genou, du coude ou de l’épaule. Elle est due à la présence d’adhérences qui limitent la mobilité (les tissus mous sont collés »). Elle peut être prévenue par la mobilisation douce et précoce de votre prothèse, mobilisation passive ou à l’aide d’un appareillage.

l’algoneurodystrophie ou algodystrophie est un dérèglement du système nerveux qui commande les vaisseaux », responsable de douleurs, de gonflement et pouvant aboutir à un enraidissement de l’articulation. Il s’agit d’une complication qui survient et évolue de façon capricieuse et imprévisible.

Le traitement repose sur l’association de médicaments et d’une rééducation douce et spécialisée. L’évolution peut se faire sur plusieurs mois.

Dans certains cas, un épanchement chronique (gonflement) de l’articulation prothétique, en particulier au genou, peut nécessiter une ponction pour vérifier l’absence d’infection.

Des gestes locaux spécifiques peuvent être discutés et réalisés en accord avec le chirurgien, en service spécialisé, pour assécher l’épanchement (synoviorthèse isotopique). Dans certains cas, des douleurs en regard de la prothèse peuvent persister.

Certaines personnes peuvent continuer à souffrir alors que la prothèse est bien en place, qu’il n’y a pas d’explication mécanique aux douleurs et que tout est satisfaisant sur les radiographies. Il peut s’agir de douleurs des tissus situés autour de la prothèse.

Ainsi à la hanche, des bursites ou tendinites en regard des fils métalliques servant à fixer le trochanter peuvent être gênantes et nécessiter des massages, des crèmes ou gels anti-inflammatoires.

Dans certains cas exceptionnels, le chirurgien pourra vous proposer une infiltration d’un dérivé cortisonique en regard.

Ce geste ne doit être effectué qu’en service spécialisé sous couvert de règles strictes d’asepsie. Dans de rares cas, aucune cause évidente n’est décelée, et le chirurgien ne trouve pas d’explication précise à la gêne ressentie. La surveillance régulière par le chirurgien est alors nécessaire.

Les thromboses veineuses peuvent aussi survenir à distance de l’intervention : si vous avez mal dans un mollet, si vous êtes essoufflé(e), consultez votre médecin.

La fracture de la prothèse. La rupture de certaines têtes de prothèses de hanche en céramique de zircone a été rapportée. La fracture des implants en silastic de lamain est possible et traduit l’usure de la prothèse qui doit alors être changée.

Notre avis : L’usure est l’élément qui met habituellement un terme à la vie des prothèses. Les autres complications sont, heureusement, plus rares.

Court-on un risque vital en se faisant mettre une prothèse ?

Toute opération chirurgicale comporte un tel risque, si minime soit-il. Si votre état général est bon, ce risque est minime. Cependant si votre état général est moins bon (grand âge, maladies graves du c½ur, du poumon, obésité, etc.), le risque peut être plus ou moins important.

Le risque de décès après une prothèse du membre inférieur est actuellement évalué à 0,5 %.

De toute façon, un bilan de votre état de santé global sera fait avant de vous opérer (généralement lors de la consultation avec le médecin anesthésiste). À son issue, vous serez informé(e) des risques et invité(e) à poser toutes les questions nécessaires et à bien réfléchir avant de prendre votre décision.

Dans de rares cas, l’intervention pourra même vous être formellement déconseillée, si le risque encouru est supérieur au bénéfice de l’intervention.

Notre avis : La mise en place d’une prothèse reste une intervention de confort. Si l’équipe médicale vous la propose, c’est que le bénéfice attendu est incomparablement supérieur aux risques encourus.

Qu’est-ce que la luxation de la prothèse ?

La luxation de la prothèse (déboîtement) est définie comme une perte complète de contact entre les composants de la prothèse. Toutes les articulations prothétiques peuvent être concernées.

Cependant, il s’agit d’une complication qui intéresse surtout les prothèses totales de hanche quels que soient la voie d’abord (technique de mise en place) et les matériaux utilisés. Une luxation de prothèse est une urgence qui nécessite une réduction (remise en place des implants) sous anesthésie.

Une fois la réduction obtenue, en fonction du nombre d’épisodes de luxation et du contexte, votre chirurgien vous proposera un bilan radiologique et des examens de sang pour envisager une reprise (nouvelle intervention).

Notre avis : La luxation est une complication rare qui nécessite un traitement urgent sous peine d’endommager de façon irréversible votre prothèse.

Qu’est-ce qu’une thrombophlébite (thrombose veineuse profonde) ?

Normalement, le sang circule très lentement dans les veines des jambes. Il circule d’autant mieux que les muscles se contractent autour des veines. Lorsqu’une jambe est immobilisée, il y a un ralentissement de la circulation du sang dans les veines : le sang a tendance à stagner (stase) et à coaguler plus vite (coagulation). Par ailleurs, après une intervention, il existe une inflammation dans la jambe opérée qui favorise la coagulation du sang.

Cette stase associée à l’augmentation de la coagulation peut entraîner la formation d’un caillot sanguin dans une veine profonde (thrombose veineuse profonde) pendant ou juste après l’intervention.

Ce caillot (thrombus) peut se dissoudre spontanément (majorité des cas). Dans certains cas, le caillot peut grossir, un fragment peut se détacher et migrer dans la circulation pulmonaire provoquant une embolie pulmonaire. Le risque de thrombose veineuse est réduit de 80 % depuis le traitement anticoagulant (qui fluidifie le sang) systématique.

Pour diminuer ce risque, d’autres moyens sont également mis en oeuvre : lever précoce, bas (ou chaussettes) de contention (bas anti-varices), arrêt des traitements hormonaux substitutifs avant l’intervention et apprentissage d’exercices pour contracter lesmuscles des jambes et des fesses afin de faciliter le retour veineux.

Mais, la fréquence de la thrombophlébite après une prothèse des membres inférieurs (hanche, genou, cheville) reste importante malgré ce traitement préventif systématique. 15 % de thromboses veineuses entraînant des douleurs et des gonflements du mollet. Une thrombose veineuse mal soignée peut donner un syndrome post-phlébitique avec un gonflement persistant de la jambe.

Il est donc nécessaire de signaler à votre médecin toute anomalie survenant au décours de l’intervention : douleur ou inflammation du mollet, inflammation sur un trajet veineux, essoufflement anormal, douleur de poitrine, point de côté, fièvre, frissons ? pour qu’il puisse vous traiter très rapidement.

Notre avis : Conformez-vous aux instructions qui vous sont données et notamment mettez vos bas ou chaussettes de contention, effectuez les exercices qui vous sont conseillés après l’intervention.

Prévenez immédiatement votre médecin si vous avez mal au mollet après l’intervention, ou si apparaît un gonflement, des crampes, une augmentation de la chaleur, des fourmillements ou une rougeur de la jambe. Un examen échographique simple avec Doppler veineux permet de confirmer le diagnostic de thrombophlébite.