Canal carpien

Qu’est-ce que le syndrome du canal carpien ?

Le syndrome du canal carpien est une affection douloureuse du poignet et de la main. Le canal carpien est un tunnel étroit formé par les os et les autres tissus du poignet. Normalement, ce canal sert à protéger le nerf médian. C’est ce dernier qui donne la sensibilité au pouce, à l’index, au majeur et à l’annulaire.

Mais lorsque les autres tissus présents dans le canal carpien, comme les ligaments et les tendons, se gonflent ou deviennent enflammés, ils font pression contre le nerf médian. Cette compression peut provoquer des engourdissements ou une douleur dans une partie de la main.

  • Descriptif

    Quels sont les symptômes du syndrome du canal carpien ? Les symptômes peuvent se manifester dans une main ou même les deux, mais habituellement, c’est la main que vous utilisez le plus qui sera atteinte la première. Voici une liste des symptômes. Engourdissements ou picotements dans la main et les doigts. Cette sensation est plus intense au niveau du pouce, de l’index, du majeur et de l’annulaire. Douleur au niveau du poignet, de la paume ou de l’avant-bras. Douleur ou engourdissements plus intenses le soir et la nuit. Cette douleur peut même vous réveiller. Secouer la main ou la frotter peut vous soulager. Plus vous utilisez votre main ou votre poignet, plus la douleur augmente, par exemple lors de la conduite d’une automobile. Difficulté à saisir les objets. Faiblesse au niveau du pouce. Chez la femme, la douleur est plus marquée avant les menstruations, pendant les derniers mois de grossesse ou les premiers mois après l’accouchement parce que vous retenez plus de liquide pendant ces périodes.

  • Déroulement

    Déroulement de l'intervention de traitement du syndrome du canal carpien. Avant le traitement Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une radiographie. Un EMG est indispensable pour confirmer le diagnostic et préciser l’importance de l’atteinte, mais le diagnostic en demeure clinique. Votre chirurgie Une fois dans la salle d’opération, on vous préparera pour l’opération. On vous lavera et vous couvrira le corps de draps à l’exception de la région de la chirurgie. On vous administrera le type d’anesthésie dont on avait discuté avec vous au préalable et on procédera ensuite à la chirurgie. La durée de l’intervention dépendra du type de chirurgie. Il se peut que l’on insère une sonde dans votre vessie afin d’en évacuer l’urine. Après la chirurgie, on vous transportera vers la salle de réveil ou l’unité de soins post-anesthésie pour vérifier votre tension artérielle, votre pouls et votre respiration. Un analgésique, médicament contre la douleur, vous sera administré par voie intraveineuse ou par injection. On vous demandera de faire des respirations profondes et peut-être des exercices pour assurer une bonne circulation sanguine. Vous subirez peut-être une radiographie. Si vous avez subi une chirurgie plus importante, on vous amènera à votre chambre environ deux heures après la chirurgie. À ce moment, l’infirmière vérifiera l’état de votre pansement, et il est possible que vous recommenciez à prendre vos médicaments. Un analgésique vous sera alors administré soit par injection, soit sous forme de comprimés. Vous pourrez peut-être prendre des boissons claires et manger léger si vous le souhaitez. Le chirurgien viendra vous voir ou votre famille pour discuter de l’opération. L’intervention L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale. Le chirurgien réalise une incision longitudinale ou transversale. Elle consiste en une ouverture du ligament annulaire antérieur qui est à la base de la compression du nerf, avec généralement une section simple de celui-ci. Une neurolyse du nerf médian ou une ténosynovectomie associée peuvent être également nécessaires. Il existe 2 façons de pratiquer cette décompression : la méthode classique, par une incision cutanée de 3 cm environ sur le talon de la paume, et la méthode endoscopique, par une ou deux incisions de 1 cm environ au poignet et à la paume. Si cette dernière méthode est en apparence plus séduisante, elle n’a pour l’instant pas fait la preuve de sa supériorité réelle sur la méthode classique, et il est démontré au contraire qu’elle présente plus de risques de blessure nerveuse. C’est la raison pour laquelle nous restons fidèles à la méthode classique. La voie de la guérison Après la chirurgie, la priorité est votre confort, votre guérison et votre rétablissement. La réduction de la douleur au minimum et la prévention des complications sont des éléments essentiels pour y parvenir. Après l’intervention chirurgicale Vous devriez pouvoir manger et boire tout ce que vous pouvez tolérer. Vous pourriez recommencer à prendre vos médicaments habituels et desmédicaments pour maîtriser la douleur. Il se peut que l’on retire le cathéter, s’il y a lieu, et que l’on vous demande de vous lever et d’utiliser les toilettes. Un traitement anti-douleur est systématiquement instauré. Immédiatement après l’intervention, La mobilisation des doigts et du poignet est immédiate. Une attelle transitoire peut être prescrite.

  • Complications

    Quelles sont les complications de la chirurgie du syndrome du canal carpien ? Tout acte opératoire comporte des risques et la présence de maladies associées peut majorer ces risques. La liste suivante n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. Quels sont les principaux inconvénients et risques précoces éventuels de l’intervention ? Les risques liés à l’anesthésie générale ou régionale vous seront expliqués par le médecin anesthésiste lors de votre consultation. L’hématome ou épanchement de sang dans les tissus situés autour de la zone opératoire. Le risque infectieux est une complication exceptionnelle mais grave. Il est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection. Les ennuis cicatriciels. Les troubles sensitifs. Une blessure accidentelle des tendons. Un œdème. Les complications veineuses. Les complications générales : Les complications cardiovasculaires. Un délire postopératoire. Une rétention urinaire. Des nausées. Des réactions allergiques. Quels sont les principaux inconvénients et risques tardifs éventuels de l’intervention ? L’algoneurodystrophie ou algodystrophie. La persistance des troubles sensitifs. Des douleurs peuvent persister. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. Une diminution de la force.

  • Résultats attendus

    Les résultats attendus Habiuellement la libération chirurgicale à ciel ouvert du nerf médian au canal carpien est un geste chirurgical bien codifié. Il est très efficace sur les douleurs, avec souvent disparition immédiate des dysesthésies et permet le plus souvent en quelques semaines une totale récupération. Réputées bénignes, les suites de l’intervention ne sont toutefois pas toujours aussi simples qu’on le croit généralement. En particulier, il faut veiller à obtenir rapidement une flexion active complète des doigts. De légères douleurs du talon de la main, plus ou moins marquées, peuvent persister pendant plusieurs mois sans qu’on puisse pour autant parler de complication. Les récidives en sont exceptionnelles. Une perte partielle de la sensibilité ou de la force peut être observée, souvent en lien avec une compression très importante, le degré de récupération reste imprévisible. Lorsqu’il existait avant l’intervention une baisse de sensibilité des pulpes des doigts et/ou une paralysie des muscles du pouce, ces signes peuvent persister partiellement ou complètement de façon définitive. Par ailleurs, en cas de compression nerveuse à double étage (spécialement en cas de compression des racines par une arthrose cervicale associée), les signes sensitifs peuvent persister de façon plus ou moins intense après l’intervention de libération du nerf médian au canal carpien, qui est évidemment insuffisante à elle seule, mais qui permet souvent d’éviter au moins une aggravation des signes. La durée d’évolution et le résultat final sont très variables. Les séquelles sont fréquentes, liées au type de pathologie, et à d’autres éléments imprévisibles.

EN BREF

N’hésitez pas à demander des informations à l’équipe soignante si elles ne vous ont pas été données ou si vous n’avez pas bien compris !