Hallux rigidus

L’hallux rigidus, qu’est ce que c’est ?

L’hallux rigidus est une arthrose ou une usure anormale du revêtement souple (cartilage) qui recouvre les os de l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil :

  • Descriptif

    L’extrémité du 1er métatarsien et de la 1ère phalange ne peuvent plus glisser convenablement l’un contre l’autre. Cette usure est variable. Avec la destruction du cartilage, l’os se retrouve à découvert. Étant rugueux, cela entraîne des frottements lors des mouvements de l’articulation. Radio hallux rigidus Radiographie : arthrose métatarso-phalangienne Avec l’évolution de la maladie, il finit par se déformer. Ses bords s’épaississent et construisent des éperons osseux (ostéophytes). Cette arthrose est centrée (sans déviation) à la différence de l’arthrose compliquant un hallux valgus. Ostéophytes Ostéophytes Les facteurs favorisant 1er rayon long (pied égyptien, 1er métatarsien long), chaussures étroites ou talons hauts, traumatismes ou micro-traumatismes (danse classique, football..., forme carrée de l’extrémité (tête) du 1er métatarsien. Conséquences Les douleurs sont dues à la compression d’un nerf sensitif (surtout au chaussage) et au blocage mécanique de l’articulation par l’os qui pousse surtout vers le haut. La perte de mobilité en flexion dorsale (vers le haut) du gros orteil (la flexion normale est d’environ 90 °). Cette raideur se compense parfois par un excès de flexion dans l’articulation inter-phalangienne réalisant une « barquette ». Gros orteil en barquette Gros orteil en « barquette » La marche en supination : la douleur et la raideur du gros orteil entraînent sa mauvaise utilisation dans le déroulé du pas et une démarche sur le bord latéral du pied (5e orteil) pour esquiver, ce qui surcharge d’autant les autres orteils avec parfois des conséquences sur la posture à distance (cheville, genou, rachis). Quels sont les risques si on ne traite pas ? En l’absence de traitement, généralement la douleur et la raideur empirent. L’évolution de l’arthrose reste cependant imprévisible. Votre médecin est le mieux placé pour évaluer ce que vous risquez si on ne vous opère pas. N’hésitez pas à en discuter avec lui. Quels sont les différents traitements ? Le traitement médical Il peut soulager un certain temps mais n’a qu’un effet limité; son objectif est de diminuer l’inflammation et de protéger le blocage mécanique douloureux en flexion dorsale : anti-inflammatoires non stéroïdiens, orthèses plantaires (semelles), orthoplasties (élément fait sur mesure en élastomère de silicone pour protéger la peau au chaussage), choix de chaussures à semelles rigides, injections intra-articulaires d’anti-inflammatoires stéroïdiens ou de viscosuppléments. Le traitement chirurgical Est envisagé en cas de douleurs articulaires rebelles et/ou d’une gêne au chaussage et/ou des douleurs au niveau des autres orteils par surcharge d’appui. L’arthrodèse, technique radicale l’autre articulation du gros orteil, située entre les 2 phalanges, compense généralement la perte de mobilité et permet de dérouler le pas presque normalement, de marcher sur la pointe des pieds et de s’accroupir. Le chaussage est restreint avec un talon de 4 centimètres maximum. Ses modalités techniques sont très variables : très classique avec fixation par plaque et vis, mini invasive, voire percutanée ou sous arthroscopie. Les techniques conservatrices visent à conserver sa mobilité au gros orteil. Elles consistent à décomprimer l’articulation par résection élargie des ostéophytes (cheilectomie) isolée, ou en association à des fractures (ostéotomies) de la 1ère phalange et/ou du 1er métatarsien.

  • Déroulement

  • Complications

    Les complications potentielles. Les complications sont heureusement rares, mais il faut avoir conscience des risques, aussi minimes soient-ils. En effet, la survenue d’une complication rallonge souvent la récupération, compromet souvent le résultat attendu. Un traitement complémentaire, spécifique est souvent nécessaire. Certaines de ces complications peuvent nécessiter des gestes chirurgicaux complémentaires ou une nouvelle opération. Si la plupart des complications guérissent avec des séquelles mineures, certaines peuvent laisser un handicap lourd, très important. L’équipe médicale qui s’occupe de vous prend toutes les précautions possibles pour limiter les risques, mais des problèmes peuvent toujours arriver. Voici celles qui sont le plus couramment rencontrées et pour lesquelles nous réalisons une prévention active (cette liste n’est pas exhaustive) : Pendant l’intervention Des difficultés per-opératoires peuvent se poser chez les personnes possédant des os particulièrement fragiles ou si le matériel que le chirurgien veut mettre en place ne s’accorde pas bien à vous. Les lésions neurovasculaires. L’opération n’est pas sans danger pour les vaisseaux sanguins et les nerfs qui passent à proximité de l’articulation. Les lésions tendineuses. De la même manière, il peut y avoir une blessure accidentelle d’un tendon fléchisseur ou extenseur de l’orteil. Les thromboses veineuses. Les infections. Tabac. Un certain nombre de complications est très significativement augmenté par une intoxication tabagique. L’hématome. Il peut s’accompagner de douleurs lancinantes et est un facteur favorisant les infections. Syndrome douloureux régional ou algodystrophie. L’arthrose peut progresser sauf en cas d’arthrodèse (blocage articulaire). Les troubles de la cicatrisation (simple retard ou désunion). Les complications osseuses. Délire postopératoire. Rétention urinaire. Nausées. Réactions allergiques.

  • Résultats attendus

    Qu’attendre de cette chirurgie ? Les résultats ont été améliorés, d’une part par l’hyper-spécialisation, et d’autre part par l’émergence de nouvelles techniques moins invasives. En cas de chirurgie qui conserve la mobilité, le geste ne règle pas le problème de l’arthrose. Il améliore les douleurs, le secteur de mobilité en agissant sur la décompression articulaire, sur la modification des axes ostéoarticulaires, en enlevant un conflit douloureux. L’arthrose va néanmoins progresser par elle-même. En cas d’arthrodèse définitive, le geste va améliorer la douleur au prix d’une raideur complète. Cela apporte néanmoins dans la majorité des cas une satisfaction évidente.

EN BREF

N’hésitez pas à demander des informations à l’équipe soignante si elles ne vous ont pas été données ou si vous n’avez pas bien compris !