Ligament croisé

Risques entraînés par une rupture du ligament croisé antérieur non opérée

La reconstruction chirurgicale du ligament croisé antérieur n’est ni systématique ni obligatoire. La décision est prise par le patient, avec l’aide du médecin, en fonction d’un certain nombre d’arguments.

Cette décision nécessite bien évidemment de connaître les risques d’une opération, et également les risques de l’évolution naturelle du genou sans opération. Ces derniers sont très différents d’une personne à l’autre, en fonction du morphotype, de l’importance de la déchirure du ligament et éventuellement des ménisques, de l’âge, des sports pratiqués etc …

La rééducation, proposée pour éviter une opération, est certes utile, mais laisse persister ces risques.

  • Descriptif

    Risque à court et moyen terme C’est le risque d’instabilité. Le ligament croisé antérieur assure en effet la stabilité rotatoire du genou. La déchirure de ce ligament qui, il faut le rappeler, ne peut pas cicatriser spontanément, n’a habituellement pas de conséquences sur les mouvements du genou qui se passent dans l’axe. C’est le cas de la marche, du vélo, de la natation par exemple. En revanche, les mouvements de rotation (par exemple rotation du corps sur un pied bloqué au sol) ne sont plus contrôlés par le ligament croisé antérieur, et risquent d’entraîner de nouvelles entorses du genou. Ces accidents d’instabilité sont surtout à craindre lors de la pratique du sport, plus rarement lors de mouvements de rotation de la vie courante. Ils peuvent retentir sur l’état du genou, en aggravant son instabilité et surtout en abîmant les ménisques et conduire progressivement à l’arthrose. Risque à long terme C’est en effet le risque d’arthrose. La répétition des accidents d’instabilité, surtout si les ménisques, véritables amortisseurs, sont également déchirés, peut entraîner cette usure du cartilage du fémur et du tibia qui représente l’arthrose du genou. Elle peut devenir responsable de douleurs persistantes, et de gonflements. Le traitement d’une telle arthrose peut être difficile en raison de sa survenue chez des sujets souvent encore jeunes. Cette évolution vers l’arthrose est un risque bien connu. Une reconstruction chirurgicale du ligament croisé antérieur prévient-elle ce risque ? On peut l’espérer, à condition cependant que cette opération soit effectuée avant que les ménisques ne soient trop abîmés, et que des lésions du cartilage ne soient déjà apparues. Traitement et indications dans les ruptures du Ligament Croisé Antérieur (LCA) Le but du traitement des ruptures du LCA est de rendre au blessé un genou stable pour qu’il puisse retrouver ses capacités physiques et sportives. Les moyens thérapeutiques Le traitement des ruptures du ligament croisé antérieur a beaucoup évolué ces dernières années : La suture directe du LCA a été abandonnée. On sait maintenant que ses résultats sont toujours insuffisants et ne permettent pas d’obtenir un genou suffisamment stable. Le remplacement du LCA par prothèse ligamentaire lui aussi a été abandonné en raison du risque de douleurs, raideur, gonflement et rupture secondaire rapide. Ainsi, actuellement, le choix se fait entre : La rééducation fonctionnelle. La reconstruction du LCA en place par greffe autologue, c’est à dire prélevée sur le sujet opéré, qui remplace le ligament déchiré. Plusieurs greffes peuvent être utilisés. Une plastie extra articulaire de «Lemaire» peut être associée.

  • Déroulement

    Comment se déroule l’intervention ? Avant l’intervention chirurgicale Lorsque la décision de programmer une plastie ligamentaire a été prise avec votre chirurgien, la secrétaire vous donnera des ordonnances pour réaliser un bilan sanguin préopératoire, un bilan cardiovasculaire, et d’autres examen en fonction de votre état de santé et vous fixera un rendez-vous avec l’anesthésiste auquel il faudra montrer les résultats de ce bilan. La préparation Nous vous donnerons des instructions et un savon désinfectant spécial pour que vous procédiez à un lavage cutané la veille et le matin de l’intervention. Cette mesure importante vise à diminuer le risque d’infection postopératoire en réduisant la densité de bactéries sur votre peau. Enfin, vous serez revu par le médecin anesthésiste qui s’entretiendra avec vous des différents modes d’anesthésie (locorégionale ou générale). Le matin de l’intervention, vous resterez à jeun et après une prémédication (destinée à vous détendre) et un dernier lavage du genou à opérer, vous serez conduit en salle d’opération. Après l’intervention chirurgicale Installation et pansement De retour dans votre chambre, vous serez couché sur le dos, les jambes légèrement surélevées. Vous aurez un pansement sur le genou ainsi qu’un drain d’aspiration qui sera enlevé en général après 48 heures. Vous pourrez bouger les deux jambes à votre guise. Vous pourrez également relever le dossier de votre lit de façon progressive dans la journée (notamment pour les repas). Vous mettrez régulièrement des poches de glace pour diminuer l’œdème et les hématomes. La douleur Les douleurs postopératoires seront soulagées par une administration personnalisée d’analgésiques. Chaque organisme perçoit différemment la douleur. Elle peut être importante les deux ou trois premiers jours, mais on la contrôle par des moyens adaptés. Elle dépend de l’état du genou avant l’opération. Prévenir les phlébites Pendant les premiers jours postopératoires, des injections sous-cutanées d’anticoagulants vous seront administrées comme prévention des thromboses et des embolies pulmonaires. Dès le 3 e ou 4 e jour post-opératoire, on peut réaliser un écho doppler veineux des membres inférieurs à la recherche d’une phlébite. Ceci n’est pas systématique et dépends des facteurs de risques de thrombose veineuse. La rééducation Pendant cette phase postopératoire, le personnel soignant vous aidera pour récupérer au plus vite votre autonomie. Nous déconseillons fortement l’usage du tabac pendant cette période. Nous vous encourageons vivement à bouger très souvent vos orteils, vos chevilles et vos genoux. Ces exercices simples activent la circulation veineuse et facilitent la récupération. L’immobilisation après l’intervention est variable, allant de l’absence totale d’immobilisation à l’utilisation d’attelles ou de genouillères. Si un ménisque a été suturé au cours de l’intervention, l’immobilisation est nécessaire. La reprise de la marche avec appui est habituellement assez précoce, dans les jours qui suivent l’opération, avec souvent utilisation de 2 cannes pendant quelques semaines. Comment s’organise la sortie de la clinique ? La sortie clôture votre séjour dans la clinique est organisée par votre chirurgien en collaboration avec l’équipe soignante. Elle peut s’effectuer avec des proches ou avec des ambulanciers pour un retour à domicile ou en centre de rééducation. Vous aurez des ordonnances pour les médicaments, les anticoagulants, le pansement et pour les soins infirmiers et la kinésithérapie à domicile. De même il vous sera délivré un rendez-vous en consultation 1 mois plus tard en général. Mais il ne faut surtout pas hésiter à appeler la clinique ou l’hôpital, ou à s’y présenter, si les suites de l’intervention étaient anormales : douleurs ou gonflement important, fièvre, écoulement par la cicatrice etc..

  • Complications

    Quels sont les risques d’une intervention ? Malgré les progrès actuels de la chirurgie, et en particulier de la chirurgie du genou, le risque de complications existe. Toute opération, si bénigne soit-elle et quelles que soient les précautions prises, implique un risque qui va de la complication minime à la complication majeure, y compris le décès. En effet, la survenue d’une complication rallonge souvent la récupération, compromet souvent le résultat attendu. Un traitement complémentaire, spécifique est souvent nécessaire. Si la plupart des complications guérissent avec des séquelles mineures, certaines peuvent laisser un handicap lourd, très important. Le fait d’informer ne les rend pas plus fréquentes, mais le fait de ne pas les mentionner ne les fait pas disparaître.... Lors de toute consultation médicale, il ne faut pas hésiter à poser la question de ces complications à laquelle le chirurgien doit pouvoir répondre clairement. La chirurgie du genou est une chirurgie fonctionnelle et non vitale. La décision d’une intervention appartient essentiellement au patient, guidé par l’information qui lui est donnée sur les résultats et les risques de l’opération. Pendant l’intervention Les lésions neurovasculaires. L’opération n’est pas sans danger pour les vaisseaux sanguins et les nerfs qui passent à proximité de l’articulation. Même si chaque geste est parfaitement réglementé, l’accident est possible, surtout en cas de fragilité particulière. Une fracture. Lors de manœuvres, lors de la réalisation de certains tunnels osseux. il s’agit là aussi d’une complication très rare qui est favorisée parfois par une fragilité osseuse. Après l’intervention L’épanchement de sang dans l’articulation (hémarthrose) ou la collection de sang dans les tissus situés autour de l’articulation (hématome). Une perte sanguine (anémie). Les thromboses veineuses. Les infections. Un œdème. Complications cutanées. Les ennuis cicatriciels. La paralysie nerveuse. L’algoneurodystrophie ou algodystrophie. Le syndrome du cyclope est une complication possible des reconstructions chirurgicales du ligament croisé antérieur. Complications de l’anesthésie.

  • Résultats attendus

    Quels sont les résultats de la chirurgie ? Grâce aux progrès réalisés ces dernières années dans le traitement chirurgical de la rupture du ligament croisé antérieur, on est en droit d’espérer un excellent résultat dans 90% des cas, avec un genou bien stable, mobile et souple permettant la reprise de tous les sports. Malheureusement un tel résultat ne peut être garanti à l’avance à 100% et le risque de résultat incomplet reste possible. Un résultat insuffisant peut avoir plusieurs raisons : Échec de l’intervention lorsqu’elle ne réussit pas à atteindre son but : récidive de l’instabilité du genou, par rupture ou détente du ligament réparé. Survenue ultérieure d’arthrose : ce risque existe surtout lorsqu’il existait avant l’intervention une instabilité importante, évoluant depuis longtemps, avec des lésions associées en particulier méniscales ou cartilagineuses. Survenue de complications, que nous avons décrites, et qui peuvent venir limiter le résultat obtenu.

EN BREF

N’hésitez pas à demander des informations à l’équipe soignante si elles ne vous ont pas été données ou si vous n’avez pas bien compris !