Maladie de Dupuytren

Qu’est-ce que la maladie de Dupuytren ?

Au niveau de la paume de la main, sous la peau et en profondeur, se trouvent des structures fibreuses (ligaments, aponévrose palmaire) qui forment des sortes de bandelettes. Elles recouvrent les tendons grâce auxquels nous pouvons plier les doigts (tendons
fléchisseurs) et sont en contact étroit avec les nerfs responsables de la sensibilité des doigts et les vaisseaux sanguins.

Dans la maladie de Dupuytren, ces bandes fibreuses épaississent puis se rétractent, formant de véritables brides qui, en tirant sur les tendons, obligent le doigt à rester plié.

  • Descriptif

    Comment évolue-t-elle ? Cette maladie, qui touche souvent les deux mains, évolue lentement. Elle n’est pas vraiment douloureuse, mais peut devenir très gênante. Il n’existe pas de médicaments pour la soigner, c’est pourquoi on peut vous proposer une intervention chirurgicale quand les doigts ne peuvent plus s’étendre complètement. Sachez que la déformation risque de s’aggraver avec le temps, et qu’une opération trop tardive risque d’être plus compliquée et de donner de moins bons résultats. Qu’est ce que c’est ? C’est la technique chirurgicale utilisée pour la cure chirurgicale d’une maladie de Dupuytren. Il s’agit d’une fibrose d’origine inconnue de l’aponévrose située sous la peau, avec un facteur familial parfois retrouvé, entraînant l’apparition de nodules puis de cordes pouvant entraîner une rétraction progressive de un ou plusieurs doigts. En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque, il vous a été proposé une fasciectomie pour une maladie de Dupuytren. Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives. Il va de soi que votre chirurgien pourra le cas échéant, en fonction des découvertes peropératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.

  • Déroulement

    Déroulement de l'intervention de traitement de la maladie de Dupuytren. Avant le traitement un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une radiographie, une échographie mais le diagnostic en demeure clinique. À quoi s’attendre à l’hôpital ? Votre médecin vous aura informé du moment où vous devez arrêter de boire et de manger en vue de vous préparer pour l’opération. Si vous prenez des médicaments à prise quotidienne, demandez à votre médecin si vous devez quand même les prendre le matin de la chirurgie. Bien que chaque hôpital ait sa propre manière de procéder, le processus de base, quant à lui, est commun à tous les hôpitaux. Un membre du personnel vous fournira des vêtements d’hôpital, un bracelet d’identification ainsi que des explications sur ce qui va se passer dans le bloc opératoire. Il se peut également que l’on vous pose des questions sur vos antécédents médicaux et que l’on vérifie votre température, votre pouls, votre respiration et votre tension artérielle. Afin d’assurer votre tranquillité d’esprit et votre sécurité, sachez quelle articulation ou quel membre devra être opéré. Confirmez le avec le personnel infirmier et le chirurgien. Dans certains hôpitaux, le chirurgien appose ses initiales à l’endroit approprié sur le formulaire de consentement avant la chirurgie. Vérifiez si la chirurgie indiquée sur ce formulaire correspond à votre chirurgie. Il se peut que l’on vous administre des liquides et des médicaments par tubulure intraveineuse pendant la chirurgie. Il se peut également que l’anesthésiste ne vienne vous voir que juste avant l’opération. Votre chirurgie Une fois dans la salle d’opération, on vous préparera pour l’opération. On vous lavera et vous couvrira le corps de draps à l’exception de la région de la chirurgie. On vous administrera le type d’anesthésie dont on avait discuté avec vous au préalable et on procédera ensuite à la chirurgie. La durée de l’intervention dépendra du type de chirurgie. Il se peut que l’on insère une sonde dans votre vessie afin d’en évacuer l’urine. Après la chirurgie, on vous transportera vers la salle de réveil ou l’unité de soins post-anesthésie pour vérifier votre tension artérielle, votre pouls et votre respiration. Un analgésique, médicament contre la douleur, vous sera administré par voie intraveineuse ou par injection. On vous demandera de faire des respirations profondes et peut-être des exercices pour assurer une bonne circulation sanguine. Vous subirez peut-être une radiographie. On vous amènera à votre chambre environ deux heures après la chirurgie. À ce moment, l’infirmière vérifiera l’état de votre pansement, et il est possible que vous recommenciez à prendre vos médicaments. Un analgésique vous sera alors administré soit par injection, soit sous forme de comprimés. Vous pourrez peut-être prendre des boissons claires et manger léger si vous le souhaitez. Le chirurgien viendra vous voir ou votre famille pour discuter de l’opération. L’intervention L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie loco-régionale. Le chirurgien réalise une ou plusieurs incisions sinueuses, transversales, ou fera appel à des Z ou à des greffes de peau. L’intervention consiste en l’exérèse la plus complète possible du tissu fibreux qui constitue la maladie et provoque la rétraction. Le but en est d’essayer d’obtenir ainsi la meilleure extension possible du ou des doigts. La voie de la guérison Après la chirurgie, la priorité est votre confort, votre guérison et votre rétablissement. La réduction de la douleur au minimum et la prévention des complications sont des éléments essentiels pour y parvenir. Après l’intervention chirurgicale Vous devriez pouvoir manger et boire tout ce que vous pouvez tolérer. Vous pourriez recommencer à prendre vos médicaments habituels et des médicaments pour maîtriser la douleur. Il se peut que l’on retire le cathéter, s’il y a lieu, et que l’on vous demande de vous lever et d’utiliser les toilettes. Un traitement anti-douleur est systématiquement instauré. Un dispositif (attelle, orthèse) permet de garder les doigts en position tendue car ils ont été habitués à être recroquevillés. Vous devez le porter plusieurs semaines, aux horaires indisqués par votre chirurgien. La rééducation est fréquemment proposée. Elle est importante pour éviter que les doigts ne s’enraidissent. Recommandations post-opératoires : mobiliser activement le doigt opéré. Cette mobilisation doit être progressive entreprise le jour même de l’opération pour récupérer au plus tôt toute la flexion et surtout toute l’extension de son doigt. Si l’on hésite à retendre complètement son doigt, il y a un risque d’enraidissement secondaire rapide de l’articulation. Si tel est le cas il est alors nécessaire de porter en post-opératoire une orthèse qui contribuera à redresser le doigt pour éviter l’ankylose articulaire.

  • Complications

    Quelles sont les complications ? Tout acte opératoire comporte des risques et la présence de maladies associées peut majorer ces risques. La liste suivante n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. Quels sont les principaux inconvénients et risques précoces éventuels de l’intervention ? Les risques liés à l’anesthésie générale ou régionale vous seront expliqués par le médecin anesthésiste lors de votre consultation. L’hématome ou épanchement de sang dans les tissus situés autour de la zone opératoire. Le risque infectieux est une complication exceptionnelle mais grave. Il est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection. Les ennuis cicatriciels. Les troubles sensitifs. Une blessure accidentelle des tendons. Un œdème. Les complications générales : Les complications cardiovasculaires. Un délire postopératoire. Une rétention urinaire. Des nausées. Des réactions allergiques. Quels sont les principaux inconvénients et risques tardifs éventuels de l’intervention ? L’algoneurodystrophie ou algodystrophie. La récidive. Des douleurs peuvent persister. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire, le port d’attelle.

  • Résultats attendus

    Les résultats attendus Le traitement chirurgical est un geste chirurgical conséquent mais bien codifié. Il permet une stabilisation et une amélioration conséquente de l’évolution de la maladie. La récupération demande souvent plusieurs mois, celle-ci n’est pas toujours totale notamment l’extension finale du doigt n’est pas toujours totale. Votre main fonctionne à nouveau normalement au bout de quelques semaines. Dans les cas les plus graves, la chirurgie ne permet pas une récupération complète, mais améliore tout de même considérablement la situation. Cette opération ne met cependant pas à l’abri de la réapparition de la maladie au même endroit (récidive) ou à un autre endroit dans la main.

EN BREF

N’hésitez pas à demander des informations à l’équipe soignante si elles ne vous ont pas été données ou si vous n’avez pas bien compris !