Ostéotomie tibiale de valgisation

Qu’est-ce qu’une ostéotomie tibiale de valgisation?

Le poids du corps passe normalement par l’axe mécanique fémoro-tibial au centre du genou. Si le membre est déformé en dedans (varus) ou en dehors (valgus), l’axe mécanique est dévié, ce qui entraîne une surcharge des surfaces articulaires et donc une usure des cartilages d’un coté.

  • Descriptif

    L’ostéotomie tibiale de valgisation vise à corriger l’axe du membre inférieur. Cette correction est faite par une section partielle du tibia juste en dessous de l’articulation du genou en zone « métaphysaire ». L’usure des cartilages limitée à un compartiment du genou (interne ou externe) avec une désaxation du membre peut se traiter par une ostéotomie pour réaxer le membre déformé et diminuer ainsi l’excès de poids du corps sur le compartiment usé. Le poids est reporté sur l’autre compartiment qui s’usera à son tour dans les années suivantes. L’ostéotomie de réaxation est souvent proposée au patient âgé de moins de 60 ans. Elle protège le compartiment usé pendant quelques années (10 ans environ). Technique opératoire L’ostéotomie consiste en une réaxation du membre inférieur en modifiant l’axe du tibia. Il existe deux sortes de techniques chirurgicales de réaxation : l’ostéotomie de fermeture : elle consiste à enlever un coin osseux sur le tibia. Il faut également sectionner une portion de péroné. l’ostéotomie de fermeture : elle consiste à enlever un coin osseux sur le tibia. Il faut également sectionner une portion de péroné Ostéotomie de fermeture L’ostéotomie d’ouverture : elle consiste à sectionner le tibia par un trait de coupe et écarter les berges du trait en y introduisant un coin osseux (pris sur le bassin) ou un coin artificiel (métal, ciment, substitut osseux). L’ostéotomie d’ouverture : elle consiste à sectionner le tibia par un trait de coupe et écarter les berges du trait en y introduisant un coin osseux (pris sur le bassin) ou un coin artificiel (métal, ciment, substitut osseux). Ostéotomie de d’ouverture Dans les deux cas la fixation est assurée par un matériel d’ostéosynthèse : plaque, agrafes, lame-plaque...

  • Déroulement

    Comment se passe l'intervention ? Avant l’intervention Un bilan complet préanesthésique est indispensable. Il est très important de dépister et traiter toute maladie pouvant entraîner des complications lors de l’anesthésie ou lors de l’acte chirurgical et de faire le point sur les facteurs de risque susceptibles de favoriser des complications post-opératoires. Nous vous remettrons donc des ordonnances pour effectuer un bilan médical avant l’intervention. Il n’est pas nécessaire de transfuser. Prévoyez des vêtements larges que vous pourrez enfiler pardessus le pansement ou l’attelle. Le jour de l’hospitalisation, le personnel procédera au rasage du membre, une préparation de la peau du membre opéré après une douche antiseptique. L’hospitalisation Elle dure en moyenne 7 jours. Après l’intervention, vous serez surveillé en salle de réveil d’anesthésie, puis reconduit dans votre chambre. Votre jambe sera surélevée, et votre articulation recouverte d’une vessie de glace pour diminuer l’inflammation et la douleur. Des calmants vous seront administrés en cas de besoin. Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire. Il est à prendre systématiquement les premières semaines afin d’éviter à la douleur de s’installer. Une attelle sert à immobiliser et à protéger votre genou, vous devez la porter durant les 3 premières semaines. Après l’opération, un pansement stérile est mis en place pendant 3 semaines. Une infirmière doit passer à votre domicile tous les 2 jours afin de réaliser les pansements et contrôler l’état de la plaie. (Coordonnées de l’infirmière à domicile) Un traitement médical systématique sera prescrit : anticoagulants et port de bas de contention pendant environ deux mois pour prévenir le risque de phlébite. Ce traitement préventif de la phlébite doit impérativement être suivi jusqu’à la reprise d’une complète déambulation avec appui complet. Une surveillance bi-hebdomadaire des plaquettes est impérative durant tout le temps de ce traitement. Rééducation et reprise de l’activité La rééducation va permettre de récupérer l’amplitude complète des mouvements et la motricité du genou. Un séjour en centre de rééducation n’est pas nécessaire pour obtenir un bon résultat. Pendant les 3 premières semaines suivant l’opération, la marche s’effectue à l’aide de deux cannes afin de soulager le genou de votre poids avec une mise en décharge stricte de votre membre inférieur. L’attelle est maintenue lors de vos déplacements. A la fin de la 3ème semaine, vous consulterez votre chirurgien muni d’une radio de contrôle. La mise en charge progressive de votre membre inférieur sera alors programmée. La rééducation peut donc être débutée, elle insistera sur l’entretien et la récupération musculaire ainsi que sur la mise en charge. Si le verrouillage de votre genou est correct, l’attelle peut être définitivement enlevée. Il n’y a aucune limitation dans la flexion de votre articulation. La marche est reprise progressivement à partir du deuxième jour, avec l’aide de deux cannes anglaises sans appui sur la jambe opérée pendant 30 à 45 jours selon la technique employée. La reprise progressive de l’appui sera autorisée en fonction de la radiographie effectuée lors de la consultation avec le chirurgien. Il faut attendre une consolidation suffisante de l’os avant de reprendre lamarche avec un appui sans canne. Cela demande de 3 à 6 mois. La reprise de la conduite est envisageable dès que la marche s’effectue sans béquilles, généralement après le 2ème mois. La reprise des activités professionnelles est fonction de la charge physique imposée à votre genou, il faut compter en moyenne 3 mois d’arrêt.

  • Complications

    Les complications de la reprise de prothèse totale de hanche. Les complications ont heureusement rares, mais il faut avoir conscience des risques, aussi minimes soient-ils. En effet, la survenue d’une complication rallonge souvent la récupération, compromet souvent le résultat attendu. Un traitement complémentaire, spécifique est souvent nécessaire. Si la plupart des complications guérissent avec des séquelles mineures, certaines peuvent laisser un handicap lourd, très important. La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, voici celles qui sont le plus couramment rencontrées, plus spécifiques à cette chirurgie et pour lesquelles nous réalisons une prévention active : Quels sont les principaux inconvénients et risques précoces éventuels de l’intervention ? Complications anesthésiques. Les infections. L’algodystrophie. Un syndrome des loges. Les thromboses veineuses. Une inégalité de longueur peur aussi survenir. Un œdème. Les complications générales : Les complications cardiovasculaires. Un délire postopératoire. Une rétention urinaire. Des nausées. Des réactions allergiques. Complications cutanées. Les ennuis cicatriciels. Le retard de consolidation ou la pseudarthrose La fracture d'un plateau tibial. Les lésions nerveuses. Des zones d'hyposensibilité. Lésion du nerf-fémoro-cutané Complications vasculaires La douleur de la zone de prélèvement du greffon osseux iliaque en cas d’ostéotomie d’addition comblée par un greffon osseux. Hématome. Douleurs au niveau du matériel d’ostéosynthèse : il faut le retirer lors d’une seconde intervention au delà du 6ème mois post-opératoire si la gène est trop importante. L’algoneurodystrophie ou algodystrophie est un « dérèglement du système nerveux qui commande les vaisseaux », responsable de douleurs, de gonflement et pouvant aboutir à un enraidissement de l’articulation. Quels sont les principaux inconvénients et risques tardifs éventuels de l’intervention ? La persistance d’une raideur plus ou moins importante du genou est souvent liée à l’état du genou avant l’opération. Les défauts d’axe La jambe peut ne pas être parfaitement droite (jambe restant déviée en dedans ou en dehors). Les douleurs du genou Dans certains cas, des douleurs en regard de la cicatrice ou du genou peuvent persister. Un épanchement chronique du genou en particulier au genou, peut nécessiter une ponction pour vérifier l’absence d’infection. Une insuffisance de récupération musculaire. Le genou peut ne pas être stable. Risques liés au tabagisme.

  • Résultats attendus

    Les résultats attendus. Ces interventions sont indiquées chez des patients âgés de moins de 60 ans. Elles permettent aux patients de voir les douleurs disparaître dans la majorité des cas toutefois parfois il peut persister un petit fond douloureux minime comparé à la période pré-opératoire. L’avantage par rapport à la mise en place d’une prothèse est la sensation d’avoir toujours un genou naturel et de pouvoir le fléchir de manière plus importante. L’ostéotomie tibiale de valgisation est un geste chirurgical en théorie simple mais de réalisation plus délicate. Une fois la consolidation acquise, ce geste améliore significativement la gêne causée par un trouble d’axe. Cette consolidation est acquise après 2 à 3 mois et peut parfois être plus longue jusqu’à 6 mois. Le matériel peut être ensuite enlevé (en général 1 an après la chirurgie), ce qui permettra d’obtenir un résultat optimal. La marche normale sans aucune boiterie est obtenue généralement au 3ème mois suivant l’intervention. Les douleurs disparaissent très progressivement, et la marche redevient complètement normale en 6 mois à 1 an. Le travail peut en général être repris 3 à 9 mois après l’intervention. C’est un traitement efficace, qui soulage les symptômes avec de bons résultats. Chez les patients jeunes et actifs, cette solution est la plus adaptée. Le résultat est en général bon mais li- mité dans le temps. L’effet bénéfique d’une ostéotomie tibiale de valgisation dure en moyenne une dizaine d’années. Parfois l’arthrose continue d’évoluer, dans ce cas l’ostéotomie n’empêche pas la mise en place d’une prothèse de genou. Si les douleurs réapparaissent au bout de ce délai, la pose d’une prothèse de genou sera alors à envisager. Cette opération permet cependant de repousser l’heure de la prothèse totale.

EN BREF

N’hésitez pas à demander des informations à l’équipe soignante si elles ne vous ont pas été données ou si vous n’avez pas bien compris !