Prothèse de hanche

Le cartilage de la hanche peut être le siège d’une usure chronique, c’est-à-dire de l’arthrose, mais peut également être lésé dans les suites d’un traumatisme ou d’un rhumatisme inflammatoire (arthrite). Il peut en résulter des douleurs, une limitation de mobilité voire un enraidissement, une boiterie…

Au début de son évolution, l’arthrose est relativement bien supportée, et ne requiert qu’un traitement médical (antalgiques, anti-inflammatoires …). Mais parfois ce traitement n’est plus suffisant, et l’évolution progressive se fait vers une aggravation de la douleur, de la boiterie, de la raideur, et la solution de choix est alors la mise en place d’une prothèse.

  • Descriptif

    Quelle est la nature de l’intervention ? La prothèse totale de hanche est une intervention chirurgicale qui a pour but de remplacer les surfaces articulaires de la hanche (cavité cotyloïdienne du bassin et tête du fémur) par un implant chirurgical ou prothèse. Les causes de l’atteinte articulaire sont les plus souvent l’arthrose et les séquelles de fracture, plus rarement une nécrose de la tête fémorale ou un rhumatisme articulaire. L’évolution en l’absence de traitement, est la persistance ou l’aggravation des douleurs. Lorsque le traitement médical n’est plus efficace, une chirurgie avec pose d’une prothèse totale de hanche est possible. Prothèse de hanche Explication pose prothèse de hanche En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque il vous a été proposé une prothèse totale de hanche. Les alternatives à cette intervention vous ont bien été expliquées. Il va de soi que votre chirurgien pourra, le cas échéant en fonction des découvertes per opératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.

  • Déroulement

    Déroulement de l'intervention de la pose d'une prothèse de hanche. À quoi s’attendre à l’hôpital ? Le jour de votre chirurgie est arrivé! Votre médecin vous aura informé du moment où vous devez arrêter de boire et de manger en vue de vous préparer pour l’opération. Le matin de l’intervention, après une prémédication destinée à vous détendre et un dernier lavage de la zone à opérer, vous serez conduit en salle d’opération. Il se peut que l’on vous administre des liquides et des médicaments par tubulure intraveineuse pendant la chirurgie. Il se peut également que l’anesthésiste ne vienne vous voir que juste avant l’opération. Si vous prenez des médicaments à prise quotidienne, demandez à votre médecin si vous devez quand même les prendre le matin de la chirurgie. Bien que chaque hôpital ait sa propre manière de procéder, le processus de base, quant à lui, est commun à tous les hôpitaux. Présentez-vous à la clinique le jour et à l’heure d’entrée indiqués. Un membre du personnel vous fournira des vêtements d’hôpital, un bracelet d’identification ainsi que des explications sur ce qui va se passer dans le bloc opératoire. Il se peut également que l’on vous pose des questions sur vos antécédents médicaux et que l’on vérifie votre température, votre pouls, votre respiration et votre tension artérielle. Afin d’assurer votre tranquillité d’esprit et votre sécurité, sachez quelle articulation ou quel membre devra être opéré. Confirmez le avec le personnel infirmier et le chirurgien. Dans certains hôpitaux, le chirurgien appose ses initiales à l’endroit approprié sur le formulaire de consentement avant la chirurgie. Vérifiez si la chirurgie indiquée sur ce formulaire correspond à votre chirurgie. Votre chirurgie Une fois dans la salle d’opération, on vous préparera pour l’opération. On vous lavera et vous couvrira le corps de draps à l’exception de la région de la chirurgie. On vous administrera le type d’anesthésie dont on avait discuté avec vous au préalable et on procédera ensuite à la chirurgie. La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale et dure entre 1h et 2h. Une cicatrice est réalisée à la face antérieure, externe ou postérieure de la hanche selon les habitudes de votre chirurgien et de taille adaptée selon les cas (entre 10 et 20 cm). Les surfaces articulaires sont coupées (cotyle et fémur) à l’aide d’une instrumentation chirurgicale spécialement développée pour votre prothèse de hanche. La prothèse peut être fixée dans l’os par impaction (prothèse sans ciment) ou avec du ciment (prothèse cimentée) au libre choix de votre chirurgien. A la fin de l’intervention, un drain permettant d’évacuer l’hématome peut ou non être laissé. Si un drain est posé, il sera enlevé sur prescription. La durée de l’intervention dépendra du type de chirurgie. Il se peut que l’on insère une sonde dans votre vessie afin d’en évacuer l’urine. Après la chirurgie, on vous transportera vers la salle de réveil ou l’unité de soins post-anesthésie pour vérifier votre tension artérielle, votre pouls et votre respiration. Un analgésique, médicament contre la douleur, vous sera administré par voie intraveineuse ou par injection. On vous demandera de faire des respirations profondes et peut-être des exercices pour assurer une bonne circulation sanguine. Vous subirez peut-être une radiographie. Si vous avez subi une chirurgie plus importante, on vous amènera à votre chambre environ deux heures après la chirurgie. À ce moment, l’infirmière vérifiera l’état de votre pansement, et il est possible que vous recommenciez à prendre vos médicaments. Un analgésique vous sera alors administré soit par injection, soit sous forme de comprimés. Vous pourrez peut-être prendre des boissons claires et manger léger si vous le souhaitez. Le chirurgien viendra vous voir ou votre famille pour discuter de l’opération. La voie de la guérison Après la chirurgie, la priorité est votre confort, votre guérison et votre rétablissement. La réduction de la douleur au minimum et la prévention des complications sont des éléments essentiels pour y parvenir. Réduire la douleur. Prévenir les phlébites. Soins de la plaie opératoire, des points de suture et des agrafes.

  • Complications

    Quelles sont les complications ? Quels sont les principaux inconvénients et risques précoces éventuels de l’intervention ? Les complications des prothèses sont heureusement rares, mais il faut avoir conscience des risques, aussi minimes soient-ils. En effet, la survenue d’une complication rallonge souvent la récupération, compromet souvent le résultat attendu. Un traitement complémentaire, spécifique est souvent nécessaire. Si la plupart des complications guérissent avec des séquelles mineures, certaines peuvent laisser un handicap lourd, très important. La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. Voici celles qui sont le plus couramment rencontrées et pour lesquelles nous réalisons une prévention active : L’épanchement de sang dans l’articulation ou hémarthrose ou collection de sang dans les tissus situés autour de l’articulation (hématome). Une perte sanguine ou anémie. Les infections. Ce sont les complications graves après une chirurgie. La luxation (déboîtement) de la prothèse est une complication qui peut survenir lors de gestes inadaptés (surtout les trois premiers mois après l’intervention) Une inégalité de longueur peut aussi survenir (par exemple, un raccourcissement de jambe). Un œdème. Il se peut que le membre opéré soit enflé pendant les premières semaines qui suivent la chirurgie. Les complications veineuses. Les complications générales : Les complications cardiovasculaires. Un délire postopératoire. Une rétention urinaire. Des nausées. Constipation. Des réactions allergiques. Complications cutanées. Les ennuis cicatriciel. La fracture osseuse lors de la mise en place de la prothèse. La paralysie nerveuse. Les embolies graisseuses sont exceptionnelles. Certains rhumatismes peuvent être "réveillés" par l’intervention. Quels sont les principaux inconvénients et risques tardifs éventuels de l’intervention ? L’usure survient de façon inéluctable pour toutes les prothèses implantées, elle va provoquer le descellement de la prothèse. L’infection tardive. Les ossifications périprothétiques sont exceptionnelles. La raideur d’une articulation prothétique. L’algoneurodystrophie ou algodystrophie. Dans certains cas, un épanchement chronique (gonflement) de l’articulation prothétique. Des douleurs en regard de la prothèse peuvent persister, dans certains cas. Une insuffisance de récupération musculaire. Les thromboses veineuses. La fracture de la prothèse. Risques liés au tabagisme.

  • Résultats attendus

    Quels sont les bénéfices de la prothèse ? Les meilleurs résultats sont observés après un délai de 3 à 6 mois. L’amélioration peut se poursuivre pendant l’année postopératoire. Le résultat attendu est une marche sans canne indolore et la reprise des activités physiques habituelles. La conduite automobile est reprise après 6 semaines. Les activités professionnelles sont généralement reprises après 6 semaines à 3 mois (très variable en fonction de la profession et des cas). Les activités physiques sont autorisées après trois mois. Elles dépendent du niveau physique du patient et sont à valider avec votre chirurgien. La durée de vie d’une prothèse totale de hanche est actuellement de 15 ans minimum en l’absence de complications. Le principal bénéfice est le soulagement des douleurs rebelles, voire leur disparition. La plupart des personnes opérées peuvent arrêter tous les médicaments pris avant l’intervention pour soulager ces douleurs et bon nombre d’entre elles « oublient » leur prothèse. Le deuxième bénéfice de la prothèse est la récupération d’une fonction articulaire (souplesse, stabilité, etc.), compromise ou perdue, mais pour cela il faut que les tissus situés autour de la prothèse soient de bonne qualité (muscles, tendons, ligaments). En effet, l’efficacité d’une prothèse dépend : de la qualité de la reconstruction de l’intégrité et de l’équilibre de la musculature, qui assure le bon fonctionnement de la prothèse. La prothèse peut aussi, dans certains cas, corriger une déformation ou une inégalité de longueur (par exemple, un raccourcissement de jambe). Le chirurgien cherche à obtenir l’égalité de longueur des jambes, mais elle n’est pas toujours réalisable (il faut savoir qu’une inégalité de longueur de l’ordre du centimètre est « acceptable » et sans conséquence).

EN BREF

N’hésitez pas à demander des informations à l’équipe soignante si elles ne vous ont pas été données ou si vous n’avez pas bien compris !