Prothèse totale du genou

Qu’est-ce que l’articulation du genou ?

L’articulation du genou permet de plier et d’étendre le genou lors de la marche.

  • Descriptif

    Lors de ces mouvements il se produit également, de manière automatique, une rotation de la jambe sous la cuisse. Cette articulation supporte le poids du corps et doit être stable pour ne pas entraîner de chute. L’articulation du genou est constituée de l’extrémité inférieure du fémur (condyle fémoral) et de l’extrémité supérieure du tibia (plateau tibial). Le genou articule donc la cuisse avec la jambe et la cohésion des surfaces articulaires est assurée par des ligaments. Le genou est maintenu en dedans et en dehors par les « ligaments latéraux » (ligaments latéraux internes et externes), il est maintenu d’avant en arrière par les « ligaments croisés » antérieur et postérieur, situés au centre du genou. La surface de glissement entre le fémur et le tibia est constituée par du cartilage déposé sur les os. Ce cartilage baigne dans du liquide appelé « liquide synovial » qui lubrifie et nourrit le cartilage. La rotule est la troisième partie osseuse du genou. Cet os situé à la face antérieure du genou coulisse dans la trochlée fémorale lors de la flexion - extension du genou et constitue la poulie de réflexion de l’appareil extenseur. Le muscle quadriceps et la rotule (appelés appareil extenseur) permettent d’étendre la jambe. Leur rôle est très important lors de la marche car ils verrouillent le genou.

  • Déroulement

    Déroulement de l'intervenation de prothèse unicompartimentale du genou. Avant l’intervention chirurgicale. Lorsque la décision de programmer votre prothèse du genou a été prise avec votre chirurgien, des ordonnances pour réaliser un bilan sanguin préopératoire et un rendez-vous avec l’anesthésiste auquel il faudra montrer les résultats de ce bilan, vous seront donnés. D’autre part, il est impératif avant l’intervention de consulter votre dentiste pour s’assurer de l’absence d’infection dentaire latente dont le réveil infectieux pourrait compromettre le succès de la prothèse de genou. Au cours de l’opération. L’arthroplastie du genou consiste à remplacer l’articulation usée par une articulation artificielle et s’effectue sous anesthésie locorégionale ou générale, sous une protection antibiotique. L’intervention se pratique dans une série de pièces appelée bloc opératoire conforme à des normes très strictes de propreté et de sécurité. La propreté est très importante pour la chirurgie des os, c’est pourquoi l’équipe médicale qui vous soigne prend des précautions toutes particulières. Vous êtes installé sur la table d’opération, en général allongé sur le dos. La position peut varier selon la technique choisie par votre chirurgien. Il existe des variantes techniques parmi lesquelles votre chirurgien choisit en fonction de votre cas et de son savoir-faire. Au cours de l’opération, il doit s’adapter et éventuellement faire des gestes supplémentaires qui rallongent l’opération sans qu’elle soit pour autant plus difficile ou plus risquée. L’ouverture : en général, le chirurgien fait une ouverture à l’avant du genou. La cicatrice peut être sur le milieu, en dedans, plus rarement en dehors. Elle est souvent assez longue (environ 10 à 30 cm) car il est important d’avoir une vision parfaite de l’articulation pour travailler dans les meilleures conditions. Ensuite, il pousse la rotule de côté avec les muscles et les tendons auxquels elle est attachée. Le geste principal. Votre chirurgien commence par nettoyer l’articulation, en traitant l’irritation (inflammation) et en éliminant les morceaux d’os en forme de becs (ostéophytes) qui s’y sont développés. Il enlève ensuite le cartilage abîmé avec quelques millimètres de l’os qui se trouve en dessous. Au niveau du tibia, la coupe est en général plate et horizontale alors qu’il en faut plusieurs sur le fémur pour préparer l’os. Ces coupes sont calculées très précisément pour être adaptées au modèle de prothèse choisi. Une fois la surface d’os prête, le chirurgien met en place une prothèse d’essai pour tester les différents mouvements du genou et l’équilibre des différents ligaments. Quelques adaptations peuvent alors être réalisées, avant la fixation de la prothèse définitive. Cette fixation peut se faire avec ou sans ciment. Votre chirurgien choisit l’une ou l’autre de ces techniques en fonction du type de prothèse et de l’état de vos os, pour le meilleur résultat possible. Une fois la prothèse en place, il teste une dernière fois les mouvements du genou. Les gestes associés. Avant de mettre en place la prothèse, le chirurgien doit parfois réaliser des gestes supplémentaires qui dépendent du modèle choisi : par exemple creuser l’os pour le passage de quilles de fixation supplémentaires. Il n’est pas rare qu’il constate pendant l’opération des déformations importantes dans le genou (mauvaise orientation de la jambe, effondrement de certaines surface d’os, raccourcissement ou allongement de certains ligaments, ...). Cela rend parfois nécessaire des gestes complémentaires (ex : allonger un ligament, adapter une coupe) pour que le fonctionnement du genou soit le meilleur possible. Mais il n’est pas toujours possible de tout corriger. Le chirurgien choisit la solution qu’il pense être la plus adaptée. Cela suppose parfois de ne pas rectifier toutes les déformations du genou. Généralement les pièces fixées sur le fémur et sur le tibia sont en métal et il existe entre les deux une ou plusieurs pièces constituées d’une sorte de plastique (polyéthylène...) qui permettent d’améliorer le glissement du genou. La fermeture. Il est normal que la zone opérée produise des liquides (sang). Si c’est nécessaire pour qu’elle reste saine, votre chirurgien met en place un système (drainage), par exemple de petits tuyaux, afin que ces fluides s’évacuent après l’intervention. Pour refermer, votre médecin utilise du fil, des agrafes, ou un autre système de fixation. Il peut s’agir de matériel qui reste en place ou au contraire se dégrade naturellement au fil du temps (matériel résorbable). L’aspect final de votre cicatrice dépend surtout de l’état de votre peau, des tiraillements qu’elle subit ou encore de son exposition au soleil, qu’il faut éviter après l’intervention. La durée de cette opération peut varier beaucoup sans que son déroulement pose un problème particulier, car elle dépend de nombreux facteurs (la méthode utilisée, le nombre de gestes associés). Habituellement, elle dure entre une heure et trois heures. Il faut compter en plus le temps de la préparation, du réveil. En principe, vous serez reconduit dans votre chambre dans le courant de l’après-midi. Ce délai est nécessaire pour la surveillance post-opératoire et il permet de limiter les pertes sanguines grâce à l’utilisation d’un Cell-Saver pendant l’intervention ou d’un système de récupération de votre propre sang.

  • Complications

    Quels sont les risques de l'intervention ? La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, voici celles qui sont le plus couramment rencontrées, plus spécifiques à cette chirurgie et pour lesquelles nous réalisons une prévention active. Quels sont les principaux inconvénients et risques précoces éventuels de l’intervention ? L’hémarthrose ou épanchement de sang dans l’articulation ou collection de sang dans les tissus situés autour de l’articulation (hématome). Une perte sanguine (anémie). Les infections. Les défauts d'axe. La jambe peut ne pas être parfaitement droite (jambe restant déviée en dedans ou en dehors). Une fracture osseuse. Les ennuis cicatriciels. Complications cutanées, escarres. La paralysie nerveuse et les troubles sensitifs. Une blessure accidentelle des artères. Une blessure accidentelle des tendons. Un œdème. Les complications veineuses. Les embolies graisseuses. Les complications générales : Les complications cardiovasculaires. Un délire postopératoire. Une rétention urinaire. Constipation. Des nausées. Des réactions allergiques. Certains rhumatismes peuvent être « réveillés » par l’intervention. Quels sont les principaux inconvénients et risques tardifs éventuels de l’intervention ? L’usure du polyéthylène et le descellement aseptique. Les ossifications périprothétiques sont exceptionnelles. Les luxations. La fracture de la prothèse. Une infection peut survenir tardivement soit par voie sanguine à partir d’un foyer infectieux (peau, urines, bronches, vésicule, sinus, etc.) soit du fait d’une contamination opératoire passée inaperçue. Un épanchement chronique (gonflement) de l’articulation peut nécessiter une ponction pour vérifier l’absence d’infection. Une insuffisance de récupération musculaire. Le genou peut ne pas être stable. L’algoneurodystrophie ou algodystrophie. Les douleurs du genou. Dans certains cas, des douleurs en regard de la prothèse peuvent persister. La persistance d’une raideur plus ou moins importante du genou est souvent liée à l’état du genou avant l’opération. Risques liés au tabagisme.

  • Résultats attendus

    Les résultats attendus. Les meilleurs résultats sont observés après un délai d’au moins 6 mois. L’amélioration peut se poursuivre pendant les deux années postopératoires. Le résultat attendu est une marche sans canne indolore pour un périmètre de marche de 5km. La flexion optimale à atteindre est de 120° mais peut nettement variée selon les cas et la flexion préopératoire. La durée de vie d’une prothèse totale de genou est actuellement de 15 ans minimum en l’absence de complication, toutefois une usure prématurée ou un descellement d’une des pièces peut parfois survenir dans des délais moindres.

EN BREF

N’hésitez pas à demander des informations à l’équipe soignante si elles ne vous ont pas été données ou si vous n’avez pas bien compris !