Vissage col fémoral

La fracture col du fémur est une fracture fréquente qui survient surtout chez les personnes ostéoporotiques ou âgées après une chute de leur hauteur. Si elle n’était pas fixée, cette fracture imposerait de rester au lit pendant une très longue période. Or l’alitement prolongé est source de multiples complications dont certaines mortelles. Parmi les plus fréquentes : escarres, thrombo-embolie, infections et décompensation d’affections préexistantes.

  • Descriptif

    Lorsqu’elles sont déplacées, ces fractures nécessitent la pose d’une prothèse de hanche. Lorsqu’elles sont peu ou pas déplacées, ces fractures peuvent se traiter autrement. Certaines, très stables, pourraient consolider sans opérations. La plupart cependant nécessitent une fixation par vis pour éviter un grand déplacement. La fixation par vis est un geste chirurgical qui se fait en percutané et qui est beaucoup moins lourd que la pose d’une prothèse. En accord avec le chirurgien et selon la balance bénéfice-risque, il est proposé à la personne fracturée une fixation du col du fémur par vissage. Les alternatives à cette intervention ont bien été expliquées.

  • Déroulement

    Déroulement de l'intervention du vissage du col du fémur. Avant le traitement Un bilan rapide de l’état général est réalisé afin de contrôler l’état général, d’équilibrer les traitements préexistants et en particulier de stabiliser la coagulation sanguine en cas de prise d’anticoagulants. Ce bilan, qui sera vérifié par l’anesthésiste et le chirurgien, ne doit pas retarder de plus de 2 ou 3 jours l’intervention, sauf cas exceptionnel. Comment se déroule l’intervention ? Une fois dans la salle d’opération, on vous préparera pour l’opération. On vous lavera et vous couvrira le corps de draps à l’exception de la région de la chirurgie. On vous administrera le type d’anesthésie dont on avait discuté avec vous au préalable et on procédera ensuite à la chirurgie. La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale et dure entre 30 et 45mn. Sous contrôle radioscopique deux ou trois vis sont placée par une petite incision sur la hanche, à travers le col du fémur. La durée de l’intervention dépendra du type de chirurgie. Il se peut que l’on insère une sonde dans votre vessie afin d’en évacuer l’urine. Après la chirurgie, on vous transportera vers la salle de réveil ou l’unité de soins post-anesthésie pour vérifier votre tension artérielle, votre pouls et votre respiration. Un analgésique, médicament contre la douleur, vous sera administré par voie intraveineuse ou par injection. On vous demandera de faire des respirations profondes et peut-être des exercices pour assurer une bonne circulation sanguine. Vous subirez peut-être une radiographie. On vous amènera à votre chambre environ deux heures après la chirurgie. À ce moment, l’infirmière vérifiera l’état de votre pansement, et il est possible que vous recommenciez à prendre vos médicaments. Un analgésique vous sera alors administré soit par injection, soit sous forme de comprimés. Vous pourrez peut-être prendre des boissons claires et manger léger si vous le souhaitez. Le chirurgien viendra vous voir ou votre famille pour discuter de l’opération. La voie de la guérison. Après la chirurgie, la priorité est votre confort, votre guérison et votre rétablissement. La réduction de la douleur au minimum et la prévention des complications sont des éléments essentiels pour y parvenir. Réduire la douleur. Il est possible que vous ayez mal les premières fois que l’on vous mobilise. Cette douleur est liée aux muscles et à la fracture. Si vous avez mal, n’hésitez pas à en parler à l’équipe médicale qui s’occupe de vous, il existe toujours une solution. Prévenir les phlébites Pendant les premiers jours postopératoires, des injections sous-cutanées d’anticoagulants vous seront administrées comme prévention des thromboses et des embolies pulmonaires. Dès le 3e ou 4e jour postopératoire, on peut réaliser un écho doppler veineux des membres inférieurs à la recherche d’une phlébite. Ceci n’est pas systématique et dépends des facteurs de risques de thrombose veineuse. Soins de la plaie opératoire, des points de suture et des agrafes. Votre infirmière ou votre médecin vous donnera les directives sur la façon de prendre soin de votre plaie opératoire et de vos points de suture. Informez-vous auprès de l’infirmière ou du médecin si vous ne comprenez pas comment changer vos pansements. Le jour suivant l’intervention chirurgicale. Vous pourriez subir des prises de sang pour des analyses. Vous devriez pouvoir manger et boire tout ce que vous pouvez tolérer. Vous pourriez recommencer à prendre vos médicaments habituels et des médicaments pour maîtriser la douleur. Il se peut que l’on retire le cathéter, s’il y a lieu, et que l’on vous demande de vous lever et d’utiliser les toilettes. Vous pourriez avoir la visite du kinésithérapeute, lequel vous aidera à faire les exercices visant à recouvrer votre mobilité. Conseils pour le rétablissement Il est important pour vous de suivre les conseils suivants : Soyez actif. Augmentez graduellement votre degré d’activité. Reposez-vous quand vous en sentez le besoin, mais ne restez pas alité une fois rendu à la maison. Suivez votre programme d’exercices et d’entretien afin d’améliorer votre endurance et d’assurer un retour complet de votre mobilité. Servez-vous des appareils d’assistance à domicile ou des accessoires fonctionnels afin de protéger les alentours de la plaie et de réduire le stress auquel elle est soumise. Recommencez à manger normalement, sauf indication contraire. Mangez beaucoup d’aliments riches en protéines pour favoriser la guérison. Suivez les directives reçues à votre sortie de l’hôpital à propos du bain, de l’activité sexuelle, du retour au travail et de la conduite automobile.

  • Complications

    Quelles sont les complications ? Les complications sont heureusement rares, mais il faut avoir conscience des risques, aussi minimes soient-ils. En effet, la survenue d’une complication rallonge souvent la récupération, compromet souvent le résultat attendu. Un traitement complémentaire, spécifique est souvent nécessaire. Si la plupart des complications guérissent avec des séquelles mineures, certaines peuvent laisser un handicap lourd, très important. La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, voici celles qui sont le plus couramment rencontrées, plus spécifiques à cette chirurgie et pour lesquelles nous réalisons une prévention active. Quels sont les principaux inconvénients et risques précoces éventuels de l’intervention ? L’hématome ou la collection de sang dans les tissus situés autour de la zone opératoire. Une perte sanguine (anémie). Les infections. Une inégalité de longueur. Un oedème. Les complications veineuses. Les complications générales : Les complications cardiovasculaires. Un délire postopératoire. Une rétention urinaire. Des nausées. Constipation. Des réactions allergiques. Complications cutanées. Les ennuis cicatriciels : désunion de la cicatrice, nécrose (mort de la peau) sont rares. La fracture osseuse lors de la mise en place de la synthèse : il s’agit là aussi d’une complication très rare qui est due à une fragilité osseuse. La paralysie nerveuse. Les embolies graisseuses sont exceptionnelles. Risques liés au tabagisme Quels sont les principaux inconvénients et risques tardifs éventuels de l’intervention ? Un démontage de la fixation peut se produire dans les suites. Un cal vicieux. Une nécrose de la tête fémorale. La non consolidation de la fracture. Les ossifications périarticulaires sont exceptionnelles. La raideur de la hanche. L’algoneurodystrophie ou algodystrophie est un « dérèglement du système nerveux qui commande les vaisseaux », responsable de douleurs, de gonflement et pouvant aboutir à une raideur de l’articulation. Des douleurs Une insuffisance de récupération musculaire.

  • Résultats attendus

    Les résultats attendus La consolidation osseuse est obtenue à partir du troisième mois mais la récupération fonctionnelle est souvent plus longue et peut prendre 6 mois. Cette récupération est très liée à l’état général du patient au moment de la fracture. Pour les patients très âgés ou très fragiles il est à craindre un niveau de fonction diminué, malgré la consolidation de la fracture. Enfin, il est connu que dans l’année qui suit cette fracture, chez les patients âgés et fragiles, la mortalité peut atteindre 30%, essentiellement à cause de l’aggravation des maladies chroniques préexistantes.

EN BREF

N’hésitez pas à demander des informations à l’équipe soignante si elles ne vous ont pas été données ou si vous n’avez pas bien compris !